Avec ses grands chiffres rouges, l'écran au-delà du champ centre au Goodyear Ballpark montrait les secondes s'écoulant, telles un symbole du changement.

Le baseball, qui incarne un peu l'idée d'un été sans fin, est désormais chronométré.

Les ligues majeures ont introduit les initiatives visant à accélérer le jeu lors de cinq matchs de la Ligue des pamplemousses ou des cactus, mardi.

Comme prévu il y a eu des anicroches, les joueurs, gérants, arbitres et amateurs devant s'ajuster.

Le but: écourter les matchs, les rendres plus attrayants pour la télé et peut-être séduire la nouvelle génération de partisans.

«C'est le premier match où j'arbitre où il y a un tableau-chronomètre, a dit l'arbitre Dan Iassogna, qui oeuvrait au deuxième coussin dans le match opposant les Pirates aux Blue Jays à Dunedin, en Floride. C'était un peu différent.»

Selon les nouvelles règles, les frappeurs doivent garder un pied dans le rectangle après chaque lancer, mais il faudra du temps pour s'habituer.

Après le tout premier lancer de la journée, Jacoby Ellsbury a fait comme si de rien n'était en sortant du rectangle, conservant sa routine. Et Vic Carapazza, qui était l'arbitre au marbre dans ce match Yankees-Phillies, à Clearwater, n'a pas averti le frappeur new-yorkais.

Le baseball majeur utilise le calendrier préparatoire et les matchs de saison régulière d'avril comme rodage. Mais à compter du 1er mai, les fautifs vont faire face à des sanctions, probablement des amendes.

Les lanceurs doivent avoir complété leurs tirs d'échauffement avant que le décompte soit rendu à 30 secondes, et les frappeurs doivent être prêts avec au moins cinq secondes au cadran.

Deux tableaux ont été installés dans chaque stade des camps d'entraînement. De façon générale, les joueurs ne semblaient pas vraiment les remarquer mais de temps à autre, un frappeur se rappelait au dernier moment de garder au moins quelques crampons dans le rectangle.

La saison dernière, la durée moyenne d'un match a été de trois heures et deux minutes.

Ellsbury a été pardonné pour son faux pas. Le premier jour, le chef d'équipe des arbitres Tom Hallion a été clément.

«Ça va être un processus, a résumé Hallion, qui travaillait au premier but. C'est un début. C'est un changement pour tout le monde, et ça ne va pas s'installer dès la première journée.»