Les Giants de San Francisco et les Royals de Kansas City lanceront ce soir les hostilités en Série mondiale. Les premiers, champions en 2010 et en 2012, sont habitués de monter sur la scène principale, tandis que les seconds s'invitent pour une rare fois dans le show. Analyse des forces en présence.

Giants de San Francisco: les habitués

Si la tendance se maintient, les Giants de San Francisco gagneront la Série mondiale, vrai? Après avoir triomphé en 2010 et en 2012, le cycle de deux saisons ramène les protégés de Bruce Bochy en grande finale, comme s'il s'agissait d'un droit acquis.

Pour atteindre la Série mondiale version 2014, les Giants sont partis de loin. Cinquièmes favoris dans la Ligue nationale avec 88 victoires en saison, Buster Posey et ses coéquipiers ont successivement écarté les Pirates de Pittsburgh (match éliminatoire), les Nationals de Washington (séries de division) et les Cardinals de St. Louis, perdant seulement deux matchs au passage.

Les détracteurs des Giants diront que, contrairement aux dynamiques Royals de Kansas City, l'équipe de la Californie ne propose rien de vraiment spectaculaire et qu'elle se contente de tirer profit des occasions que lui présente l'adversaire. Ce n'est pas faux, et après? Ça fonctionne ou pas? Une autre victoire ultime des représentants de San Francisco et on parlera de dynastie, rien de moins.

Sur une note plus anecdotique, ce sera la deuxième fois seulement depuis le remaniement des divisions dans le baseball majeur, en 1994, que deux équipes repêchées s'affronteront en Série mondiale. Les Angels, alors représentants d'Anaheim, ont raflé les grands honneurs en 2002... contre les Giants!

Photo David J. Phillip, AP

Buster Posey

Sous les projecteurs: Santiago Casilla, releveur

Il n'est pas le plus exubérant des releveurs, mais Santiago Casilla abat discrètement de l'excellente besogne comme stoppeur des Giants.

> moyenne de points mérités: 0,00

> coureurs par manche: 0,75

> moyenne offensive de l'adversaire: 0,091

> parties sauvegardées: 4

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Photo Kyle Terada, USA Today Sports

Santiago Casilla

Royals de Kansas City: la visite rare

Les Royals de Kansas City sont venus de l'arrière trois fois pour finalement l'emporter en 12 manches contre les Athletics d'Oakland lors du match sans lendemain entre les deux équipes repêchées de la Ligue américaine, le 30 septembre dernier. Et pour les héros du jour, ça ne faisait que commencer.

Deux étonnants balayages plus tard, contre des formations aguerries telles que les Angels de Los Angeles et les Orioles de Baltimore, les hommes en bleu se retrouveront sur la plus grande scène du baseball, la Série mondiale, pour la première fois depuis la victoire de George Brett et sa bande contre les Cardinals de St. Louis, en 1985.

Absolument tout sourit aux Royals, qui ont remporté leurs huit premiers matchs éliminatoires cette année, un record du baseball majeur. La formation bâtie de longue haleine par le directeur général Dayton Moore vient probablement d'atteindre, en tant que groupe, son plein potentiel, et ce, précisément au moment le plus crucial de la saison. Et ce potentiel, on le savait gigantesque, avec les cinq piliers de l'organisation que sont Billy Butler, Alex Gordon, Eric Hosmer, Mike Moustakas et Salvador Perez.

Avant la série de championnat contre les Orioles, on se demandait quelle équipe pourrait arrêter les Royals dans l'état actuel des choses. Au tour des Giants de San Francisco d'essayer.

Photo H. Darr Beiser, USA Today Sports

Alex Gordon

Sous les projecteurs: Greg Holland, releveur

Greg Holland est l'homme de confiance des Royals au sein d'une confrérie de releveurs d'élite qui trouve difficilement son égal dans le baseball majeur.

> moyenne de points mérités: 1,13

> coureurs par manche: 1,00

> moyenne offensive de l'adversaire: 0,107

> parties sauvegardées: 6

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Photo Denny Medley, USA Today Sports

Greg Holland

À qui l'avantage?

ATTAQUE

On sous-estime parfois l'attaque des Giants, mais celle-ci trouve toujours le moyen d'inscrire les points nécessaires pour gagner, en exploitant les moindres largesses de l'adversaire. Et tout le monde est susceptible de jouer les héros, même Travis Ishikawa. Du côté des Royals, la vitesse prime, quoique les hommes en bleu profitent des éliminatoires pour frapper la longue balle avec une étonnante assiduité. Leurs bâtons résonnaient moins en saison.

Avantage: égalité

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DÉFENSE

Si les unités défensives gagnent effectivement des championnats, les Royals sableront bientôt le champagne, puisqu'ils excellent dans l'art d'empêcher l'adversaire de marquer des points. En réalité, ils sont les meilleurs du Baseball majeur dans cette facette ô combien importante du jeu. Le champ extérieur des Royals est particulièrement bien couvert quand le rapide Jarrod Dyson rejoint ses potes Alex Gordon et Lorenzo Cain en fin de match.

Avantage: Royals

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LANCEURS PARTANTS

Les Royals misent beaucoup sur James Shields, mais «Big Game James» ne peut quand même pas monter sur la butte tous les jours. La pression sera donc forte sur le jeune Yordano Ventura et sur des gars comme Jason Vargas et Jeremy Guthrie. Chez les Giants, les lanceurs partants - Madison Bumbarner, Jake Peavy, Tim Hudson et Ryan Vogelsong - en ont vu d'autres. Le groupe totalise d'ailleurs 34 départs en séries éliminatoires. Rien que ça.

Avantage: Giants

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RELEVEURS

Les releveurs des Royals (Holland, Davis, Herrera) sont dominants, ceux des Giants aussi, même si ces derniers reçoivent beaucoup moins de publicité. Les deux équipes ont le luxe de compter sur un personnel hautement qualifié qui rend les choses vraiment compliquées pour un adversaire qui tire de l'arrière en fin de rencontre, ne serait-ce que par un petit point. Un conseil: mieux vaut prendre les devants dans les six premières manches...

Avantage: égalité

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GÉRANTS

Les Royals du gérant Ned Yost connaissent des succès retentissants par les temps qui courent, au point d'avoir battu le record du Baseball majeur pour le plus grand nombre de victoires consécutives d'entrée de jeu dans les éliminatoires (8), mais le parcours de Bruce Bochy parle de lui-même: 1618 victoires en saison, 4 championnats de la Ligue nationale et 2 conquêtes de la Série mondiale. Le Temple de la renommée? Ça viendra.

Avantage: Giants

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PRÉDICTION

C'est vrai, les Royals n'ont toujours pas perdu depuis le début des séries éliminatoires. Mais ils se rendront rapidement compte que les Giants connaissent la chanson, comme dirait l'autre.

Giants en 6

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L'horaire de la Série mondiale

> Mardi 21 octobre: Giants c. Royals, 20h (RDS2, FOX, SPNET)

> Mercredi 22 octobre: Giants c. Royals, 20h (RDS, FOX, SPNET)

> Vendredi 24 octobre: Royals c. Giants, 20h (RDS, FOX, SPNET)

> Samedi 25 octobre: Royals c. Giants, 20h (RDS, FOX, SPNET)

> Dimanche 26 octobre: Royals c. Giants, 20h (RDS, FOX, SPNET)*

> Mardi 28 octobre: Giants c. Royals, 20h (RDS, FOX, SPNET)*

> Mercredi 29 octobre: Giants c. Royals, 20h (RDS, FOX, SPNET)*

* si nécessaire