Vingt ans après un des plus sombres jours de l'histoire du baseball, la concession des Expos de Montréal est de retour au sommet.

Une puissante équipe a vu sa fiche être figée dans le temps le 14 septembre 1994, demeurant pour toujours avec 74 victoires et 40 défaites. Il s'agit du jour où la saison interrompue en raison de la grève a finalement été annulée. La formation montréalaise composée de plusieurs vedettes fut amputée de plusieurs joueurs avant qu'un arbitre ne s'écrie à nouveau «Play Ball».

La bonne nouvelle pour la concession, à moins d'un revirement de situation extrême similaire à celui de 1994, c'est qu'elle participera aux séries éliminatoires. Avec une avance confortable et environ deux semaines à faire au calendrier, il semble que ce triste anniversaire sera célébré avec du champagne.

Bien sûr, il y a cette mauvaise nouvelle que les amateurs de baseball montréalais n'ont probablement pas besoin de se faire rappeler: les séries auront lieu à Washington, D.C. Cela fait maintenant dix ans que la concession a quitté le Québec, laissant la mascotte Youppi! temporairement sans emploi. Ce dernier s'est rapidement trouvé du travail avec le Canadien de Montréal, mais les amateurs n'ont pas obtenu telle compensation.

Si quelques-uns d'entre eux souhaitent encourager les Nationals de Washington cet automne, ils pourront reconnaître quelques visages familiers gravitant autour de l'équipe, qui dispute ses rencontres tout juste à l'est du Capitole.

Le coloré analyste des matchs de l'équipe est l'ancien joueur polyvalent des Expos F.P. Santangelo. L'arrêt-court vedette Ian Desmond a été repêché par les Expos. Les entraîneurs Tony Tarasco, Bob Henley, Randy Knorr et Rick Schu ont tous porté les couleurs de «Nos Z'Amours». Le responsable des relations publiques John Dever, le gérant de l'équipement Mike Wallace et le gérant du vestiaire de l'équipe visiteuse Matt Rosenthal ont aussi travaillé pour l'équipe à Montréal.

«Parle-t-on souvent des Expos? Bien sûr. Tout le temps», a dit Dever.

«La série de matchs préparatoires entre les Blue Jays et les Mets à la fin du mois de mars a réellement lancé les discussions. On regardait le match, on voyait le Stade olympique, les partisans et quelques visages connus. Ça semblait être toute une fête. Nous étions contents pour tout le monde là-bas.»

À Washington, la fête ne fait que commencer. Après un départ mitigé, marqué par des blessures à des joueurs importants, l'équipe a trouvé son erre d'aller. Les Nationals ont notamment signé 10 victoires consécutives, une série qui a pris fin lorsque le partant Doug Fister a tenté de lancer quelques jours après avoir subi une chirurgie pour traiter un cancer de la peau.

La clé du succès est la profondeur.

Les Nationals ont un frappeur dans le top-10 au chapitre de la moyenne au bâton et un autre dans le top-10 des joueurs ayant le plus grand nombre de circuits dans la Nationale. Le voltigeur de centre Denard Span montre une moyenne au bâton d'environ ,300 tandis que Adam LaRoche a claqué 24 longues balles.

Aucun lanceur n'a récolté plus de 13 victoires.

Au début du mois d'août, les Nationals tiraient de l'arrière 7-0 face à leur bête noire, aussi de grands rivaux des Expos en 1994: les Braves d'Atlanta. Ils ont inscrit six points et ont commencé à croire qu'ils pouvaient surmonter n'importe quel obstacle.

«Ç'a sonné une cloche dans ma tête - ding! - ces gars sont bons maintenant, a déclaré Santangelo. L'équipe s'est comme soudée à ce moment.»