Un peu moins de 24 heures après avoir affirmé que le Baseball majeur avait envoyé des signaux positifs au projet Coup de circuit Montréal, qui vise à ramener une équipe professionnelle à Montréal, le président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc, a nuancé ses propos.

Sur les ondes de RDS, Leblanc a déclaré mercredi que le Baseball majeur avait incité le groupe à poursuivre ses travaux.

«Il y a déjà des rencontres qui ont eu lieu, il y a déjà des discussions qui ont eu lieu», a-t-il dit, tout en précisant qu'il n'avait pas assisté à cette réunion.

«Le dossier avance bien et à un moment donné, il fallait savoir si la Ligue majeure de baseball nous lançait un signal pour nous dire: "Arrêtez, ça n'aura pas lieu", ou, au contraire, "Continuez, vous faites ça sérieusement, une étape à la fois". Et on a eu ce second signal.»

Quand on lui a demandé quand ont eu lieu ces discussions, il précise: «C'est au cours des dernières semaines», après le dépôt d'une étude de faisabilité par Ernst & Young.

Mais jeudi, personne aux bureaux du Baseball majeur n'était en mesure de confirmer qu'une telle réunion a eu lieu et que ces encouragements ont été prononcés à l'endroit du groupe montréalais.

«Je ne suis pas au courant qu'une telle rencontre ait eu lieu, a déclaré John McHale fils, vice-président senior, administration, à La Presse Canadienne. Je ne peux donc pas confirmer ces propos.»

Rejoint jeudi, Richard Epstein, associé du cabinet d'avocats BCF qui planche sur le dossier pour Coup de circuit Montréal, a indiqué ne pas avoir assisté à une telle réunion, avant de renvoyer toute question à M. Leblanc.

Au cours d'un entretien téléphonique réalisé jeudi, M. Leblanc a nuancé sa position.

«Ça s'intégrait dans une déclaration que je faisais à l'effet que depuis le début, les dirigeants du Baseball majeur étaient tenus informés de nos travaux et que ça n'avait pas changé et que nous les avions tenus informés récemment aussi, mais que moi, je n'ai été en aucun moment en contact avec eux.

«Quand le journaliste m'a demandé si le Baseball majeur nous avait dit d'aller de l'avant, j'ai dit que le Baseball majeur n'avait pris aucun engagement. Tout ce qu'on a dit, c'est de faire le travail sérieusement. C'est ce qu'on a fait à chaque étape.

«C'est un peu l'argument par la négation: il n'y a personne qui s'attend à recevoir un encouragement, dans le sens d'un engagement. Tout ce qu'on tente de déterminer, c'est est-ce qu'on perd notre temps? Au départ, on voulait savoir si le projet était viable et on a démontré qu'il l'était, à certaines conditions. Ensuite, on voulait savoir si on perdait notre temps parce que des gens au Baseball majeur pouvaient avoir décidé que ça n'arriverait jamais sous aucune circonstance. À ce moment-là, ces gens-là nous l'auraient dit et ils ne nous l'ont pas dit. (...) C'est encourageant juste de se faire dire: 'On prend bonne note de ce que vous faites et vous avez l'air de travailler sérieusement'.»

M. Leblanc a réitéré que le projet est plus près d'une réalisation qu'il ne l'a jamais été, ne serait-ce que parce qu'on en parle parmi la communauté des affaires et chez les amateurs de baseball.

«Il y a deux ans, personne n'en parlait. Il y a un an, on ne savait pas que les gens pouvaient regarder cette possibilité sérieusement. Au moment où on se parle, il y a des gens qui ont fait du travail sérieux en ce sens. Il y a 400 000 $ qui ont été dépensés pour une étude de faisabilité. Des gens se sont déplacés pour aller voir ailleurs en Amérique du Nord comment les équipes fonctionnent, le genre d'ententes qu'ils ont avec les (détenteurs de droits de diffusion).»

Autre étape importante et positive pour M. Leblanc: le nombre de billets vendus pour les deux matchs préparatoires des Blue Jays de Toronto, les 28 et 29 mars prochain.

«Près de 80 000 personnes ont acheté des billets pour aller voir des matchs préparatoires au mois de mars à Montréal. Je n'ai aucun doute que tous les signaux sont positifs quant à la mobilisation du milieu, mais en même temps, il faut être très prudent dans notre entousiasme. Oui, on est plus proche, mais on est encore très loin.»

Une chose est certaine: M. Leblanc croit qu'il faut battre le fer pendant qu'il est chaud.

«J'ai l'impression que c'est un projet qui ne va être viable que s'il y a un momentum. On pourrait dire que dans quelques années on se remobilisera si ça ne lève pas, mais ou bien la communauté des affaires est au rendez-vous et dans la prochaine année il y aura des gens (d'affaires) qui vont commencer à y travailler et à le dire publiquement, ou bien le momentum ne va pas se construire.

«Les partisans font partie de ce momentum. Ce qui va se produire le week-end prochain, c'est de nature à rassurer les gens qui croyaient que ce nous avons fait avec les sondages et l'étude de faisabilité, c'étaient seulement des opinions théoriques. Là, il y a des gens qui ont signifié leur intention avec leur portefeuille.»