Sans aucune surprise, le lanceur Greg Maddux fera son entrée officielle au Temple de la renommée du baseball l'été prochain, comme l'ont confirmé les résultats du scrutin dévoilés hier.

Les membres de l'Association des chroniqueurs de baseball d'Amérique ont jugé de façon presque unanime (97,2%) que le lanceur droitier originaire de San Angelo, au Texas, méritait la consécration. Et avec raison. Rappelons qu'il faut obtenir 75% des suffrages pour ouvrir les portes de l'enceinte sacrée du baseball.

Fort d'une carrière notamment ponctuée de 355 victoires, d'une conquête de la Série mondiale, de quatre trophées Cy-Young, de huit présences au match annuel des Étoiles, de 3371 retraits sur des prises et de 18 Gants d'or, Maddux ne l'aura vraiment pas volé.

Parmi les rares opposants, le journaliste Ken Gurnick, de MLB.com, dont le bulletin de vote ne comprenait que le nom du lanceur Jack Morris (61,5%), explique qu'il n'accordera absolument aucun appui aux joueurs de «l'ère des stéroïdes». On ne peut distinguer avec certitude les tricheurs des joueurs honnêtes, argue-t-il.

Est-ce que cela signifie qu'il ignorera aussi des candidatures incontournables comme celles de Ken Griffey fils ou de Mariano Rivera? Sévère comme jugement et, surtout, généralisation douteuse.

Maddux peut se consoler: même Ty Cobb (98,2%), Hank Aaron (97,8%), Honus Wagner (95,1%), Babe Ruth (95,1%), Willie Mays (94,7%) et Ted Williams (93,4%), parmi d'autres légendes du baseball, n'ont pas convaincu tous les électeurs; aucun joueur ne peut d'ailleurs s'en targuer.

Celui qu'on surnomme le «Professeur» est probablement le meilleur lanceur de sa génération, en compagnie d'un certain Roger Clemens (35,4% des votes en 2014).

Sauf qu'on ne passe même pas proche de soupçonner le premier d'avoir emprunté quelconque raccourci pour mousser sa carrière, au contraire du second ainsi que nombre de frappeurs un peu trop musclés de l'époque. Vous voyez?

Faute de puissance, Maddux misait plutôt sur une parfaite connaissance de la zone des prises ainsi que sur une maîtrise irréprochable de ses tirs, qui lui permettait de «peinturer» les coins du marbre - parfois un brin à l'extérieur! - , au grand désarroi des frappeurs adverses.

Sur la grande scène du Clark Sports Center, le 27 juillet prochain, Maddux sera accompagné par son ancien coéquipier chez les Braves d'Atlanta, le lanceur gaucher Tom Glavine (305 victoires), ainsi que par le premier-but et frappeur désigné Frank Thomas (521 circuits).

Les gérants Bobby Cox, Tony La Russa et Joe Torre, choisis par le comité des Vétérans du Temple de la renommée, seront également intronisés.

Quelque chose nous dit qu'avec une telle brochette au menu, le petit village de Cooperstown, dans l'État de New York, pourrait battre un record d'affluence cette année.

En passant, M. Gurnick, je prends Greg Maddux avant Jack Morris. N'importe quand.

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