L'oriflamme est accrochée à un lampadaire d'une rue bordant le Fenway Park.

On peut y voir le profil de David Ortiz, qui sourit à pleine dents, et y lire les mots «OCTOBER BASEBALL».

Il est, littéralement, le visage de la concession. Et c'est, à nouveau, son temps de l'année.

«Je ne crois pas qu'on puisse demander davantage d'un individu que ce qu'il fait, sur le terrain comme à l'extérieur, a déclaré l'as partant des Red Sox, Jon Lester. Le gars a un coeur en or.»

Et un bâton qui ne cesse de percer la défensive ou de défoncer les clôtures.

À une victoire d'une troisième Série mondiale en 10 ans, le frappeur de puissance des Red Sox de Boston aura aussi la chance d'établir une nouvelle marque pour la plus haute moyenne au bâton de l'histoire de la classique automnale. Ortiz frappe pour ,733, alors que le record est de ,750. Il appartient à Billy Hatcher, qui a maintenu cette ronflante moyenne en 1990, pour les Reds de Cincinnati, qui avaient balayé les Athletics d'Oakland.

Ce genre de performance en Série mondiale n'est pas exceptionnelle pour le seul joueur de l'édition championne de 2004 toujours avec l'équipe.

Les Cards l'avaient vu dès sa première présence dans la série de 2004, alors qu'il avait frappé un circuit de trois points dans un gain de 11-9 des Red Sox. Il avait maintenu une moyenne de ,308 dans ce balayage de quatre matchs.

Les Rockies du Colorado en ont aussi été témoins, en 2007, quand il a obtenu trois coups sûrs en cinq présences dans une dégelée de 13-1 dans le match no 1. Cette fois, encore un balayage, c'est une moyenne de ,333 qu'il a maintenue.

Il amorcera ce qui pourrait être le dernier match de cette saison 2013 avec 11 coups sûrs en 15 présences: deux circuits, deux doubles, six points produits, cinq points et quatre buts sur balles.

Ortiz a le tiers des coups sûrs des siens contre les Cards. Le reste de l'équipe frappe pour ,151.

«Je suis né pour ça», a-t-il simplement dit.

Combien de retrait au bâton dans cette série? Aucun. Et le meilleur frappeur désigné du baseball joue même du jeu sans faille en défensive.

En trois matchs à St. Louis, où les règles de la Ligue nationale sont en vigueur, Ortiz a joué 23 balles sans commettre d'erreur après avoir joué seulement six matchs - aussi sans erreur - en cours de saison au premier.

Big Papi a connu un mois de rêve. Il s'est même payé quelques coups sûrs à l'avant-champ. Bon, c'est vrai: le deuxième-but joue souvent 50 pieds dans le champ extérieur. Mais quand même: y a-t-il quelque chose qu'Ortiz ne peut pas faire?

Lancer?

«Souhaitons que je n'aurai pas à me rendre jusque-là», a indiqué le gérant John Farrell.

Ortiz a récolté trois coups sûrs en quatre présences - un double d'un point et deux simples - dans la victoire de 3-1 acquise lundi aux dépens des Cardinals de St. Louis et qui a placé les Red Sox en avant 3-2 dans la série.

Les Red Sox peuvent ramener le trophée à la maison mercredi, quand John Lackey affrontera le jeune Michael Wacha. Si nécessaire, un septième match serait disputé jeudi soir, toujours à Fenway Park.

S'ils l'emportent, les Red Sox remporteront la Série mondiale devant leurs partisans pour une première fois depuis 1918.