Le verdict est tombé et il est lourd de conséquence pour Alex Rodriguez. Le joueur étoile des Yankees de New York est suspendu jusqu'à la fin de la saison 2014 à la suite d'une enquête liée au dopage.

Treize autres joueurs ont écopé de suspensions de 50 matchs chacun, dont les joueurs vedettes Nelson Cruz, Jhonny Peralta et Everth Cabrera.

Peralta s'est d'ailleurs excusé en après-midi par voie de communiqué, déclarant qu'«au printemps 2012, j'ai commis une horrible erreur que je regrette beaucoup». Il s'est également excusé auprès de ses coéquipiers et des «excellents partisans de Detroit».

Il s'agit de la vague de sanctions la plus importante dans le Baseball majeur depuis le scandale des Black Sox il y a presque un siècle.

Ryan Braun a été suspendu pour 65 matchs le mois dernier et, au total, ce sont 18 joueurs qui ont été sanctionnés pour leur relation avec la clinique Biogenesis, accusée de distribuer des drogues visant à améliorer les performances.

La sanction la plus sévère a été décernée à Rodriguez, choisi à trois reprises le joueur par excellence et le joueur le mieux payé du baseball. En commençant jeudi, sa suspension totalise 211 matchs et on s'attend à ce qu'il fasse appel.

Le frappeur de puissance des Yankees a admis il y a quatre ans qu'il avait fait usage de drogues pendant qu'il évoluait avec les Rangers du Texas de 2001 à 2003 mais il a souvent nié en avoir consommé depuis.

Rodriguez a été suspendu en vertu de la politique antidopage et du contrat de travail des Ligues majeures.

Le Baseball majeur a indiqué que la pénalité pour avoir enfreint la politique antidopage s'expliquait par «son utilisation et sa possession de nombreux types de drogues de performance interdites, dont la testostérone et les hormones de croissance, pendant de nombreuses années.»

Sa punition en vertu du contrat de travail est relative «à sa tentative de dissimuler ses fautes en adoptant une conduite destinée à entraver et à frustrer l'enquête du bureau du commissaire.»

Ces suspensions, toutes annoncées en même temps, seraient les plus importantes pour des frasques hors-terrain depuis 1921, lorsque le commissaire Kenesaw Mountain Landis avait banni à vie les joueurs des White Sox de Chicago pour avoir truqué la Série mondiale de 1919 contre les Reds de Cincinnati: «Shoeless» Joe Jackson, Eddie Cicotte, Happy Felsh, Chick Gandil, Fred McMullen, Charles «Swede» Risberg, Buck Weaver et Claude «Lefty' Williams. Ils avaient été suspendus par leur équipe lors de la saison précédente et avaient été pénalisés par les Ligues majeures, même si aucune charge criminelle n'avait été retenue contre eux.

La première importante vague de suspensions dans le Baseball majeur s'était produite en 1877, à la deuxième année d'existence de la Ligue nationale, lorsque l'arrêt-court de Louisville Bill Craver, le lanceur Jim Devlin, le voltigeur de gauche George Hall et le joueur d'utilité Al Nichols avaient été bannis à vie après avoir été reconnus coupables d'avoir volontairement perdu des matchs pour de l'argent.

Dans une bataille l'opposant à la Ligue mexicaine en 1946, le commissaire Happy Chandler avait imposé des suspensions de cinq ans à ceux qui avaient rompu leur contrat en sol américain pour jouer au sud de la frontière et qui avaient refusé de revenir à temps pour le match d'ouverture de la saison. Aucun joueur n'avait été identifié dans sa déclaration, et au bout du compte environ une vingtaine de joueurs avaient écopé.

Puis, à l'époque où la cocaïne était un problème dans les Ligues majeures, le commissaire Peter Ueberroth avait suspendu conditionnellement 11 jours impliqués dans la consommation de cette drogue en 1986, dont Dave Parker, Keith Hernandez et Joaquin Andujar. Ueberroth avait toutefois indiqué en annonçant ces suspensions que les joueurs n'auraient pas à les purger s'ils versaient une partie de leur salaire aux programmes de prévention de la toxicomanie, qu'ils se soumettaient à des tests antidopages aléatoires et qu'ils offraient de leur temps pour participer à des programmes communautaires.