Dire que les Giants de San Francisco sont négligés dans cette Série mondiale est un euphémisme. Attendez voir... C'est la première équipe en près de 20 ans à atteindre la Série mondiale sans avoir un frappeur d'au moins 25 circuits dans sa formation.

On pourrait dire «s'ils ne frappent pas, au moins ils dominent au monticule». Mais lorsqu'on voit avec quelle impunité les lanceurs des Tigers de Detroit ont muselé les Yankees de New York, on réalise que les Giants n'auront pas non plus d'avantage sur la butte.

Bref, où est l'espoir?

Cette équipe - semblable à celle de 2010 qui a remporté la Série mondiale avec aussi peu de munitions en attaque - excelle dans l'art de fabriquer des points. C'est fou comme une formation qui a jadis hébergé Barry Bonds peut à ce point s'être transformée en spécialiste du «small ball». Mais lorsqu'on termine bon dernier dans les majeures pour le nombre de circuits, il faut trouver d'autres moyens.

La magie du baseball opère dans des moments un peu ésotériques où, la situation l'exigeant, des joueurs ordinaires entrent en transe et se prennent, le temps d'un automne, pour des joueurs d'exception. Marco Scutaro, un deuxième-but qui a fait cinq équipes en cinq ans, est dans ce genre d'état en ce moment. On ne donnerait pas cher de la peau d'une équipe qui se frotte les mains en disant: «Hey, on a Scutaro». Et pourtant, des petits joueurs comme ceux-là peuvent vous faire mal. Et les Tigers le savent.

Des façons de fabriquer des victoires?

Avoir des lanceurs partants qui produisent des points dans trois matchs de suite pour parvenir à éliminer les Cards de St. Louis.

Posséder un enclos de relève qui vous assure de trois bonnes manches tous les soirs.

Profiter du réveil d'un joueur-vedette (Pablo Sandoval) qui a passé l'année en léthargie ou alors à l'infirmerie et qui apporte sa contribution maintenant que l'équipe a appris à gagner sans lui.

On a vu jusqu'à maintenant dans ces séries des Giants acharnés, opportunistes et refusant de mourir. Ils ont survécu à cinq matchs au terme desquels ils auraient pu être envoyés en vacances. Ce genre d'énergie fait boule de neige et gonfle la confiance.

Mais Dieu que la tâche est immense! Les Giants devront travailler les Tigers au corps. Épuiser leurs lanceurs en allant loin dans le compte. Et même s'ils devaient perdre deux fois contre le stratosphérique Justin Verlander, les Cain, Baumgarner et Zito peuvent quand même avoir le dessus sur les autres partants des Tigers. Après tout, l'attaque de ceux-ci n'est pas celle des Rangers du Texas en 2010. La vraie menace se résume à Miguel Cabrera et Prince Fielder.

Pas évident. Mais certainement pas impossible.

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L'INCONTOURNABLE: BUSTER POSEY (RECEVEUR)

Fiche en saison régulière (2012): ,336, 24 circuits, 103 points produits

Fiche en séries éliminatoires (2012): ,178, 2 circuits, 6 points produits

La jeune vedette des Giants a été le meilleur receveur des majeures cette saison. Toutefois, il y a beaucoup de pression sur ses épaules, d'autant qu'il ne connaît pas de grandes séries éliminatoires jusqu'ici.

LA VALEUR SÛRE: MATT CAIN (PARTANT)

Fiche en saison régulière (2012): 16-5, 2,79

Fiche en séries (2012): 2-2, 3,52

L'as lanceur des Giants est habitué de travailler sans recevoir beaucoup d'appui en attaque. Cain ne gagne pas tout le temps, mais il garde toujours son équipe dans le match. Et c'est ce que Bruce Bochy attendra de lui contre les Miguel Cabrera et Prince Fielder.

LA CARTE CACHÉE: BARRY ZITO (PARTANT)

Fiche en saison régulière (2012): 15-8, 4,15

Fiche en séries (2012): 1-0, 1,93

Jadis une jeune sensation  avec les A's d'Oakland, le partant gaucher ne cessait de voir son étoile pâlir depuis son arrivée à San Francisco, en 2007. Or, il a remporté 15 victoires cette année et rend de bons services en séries. Sa tenue, de même que celle de Ryan Vogelsong, sera déterminante pour les chances des Giants.

LE GÉRANT: BRUCE BOCHY

Fiche en saison régulière: 1454-1444 (,502)

Fiche en séries: 26-25

C'est sa troisième présence en Série mondiale et sa deuxième en trois ans avec les Giants, qui ont raflé le championnat en 2010. Il en est à sa sixième campagne à San Francisco, après avoir tiré le maximum des Padres de San Diego, les parents pauvres de la division Ouest, les emmenant quatre fois en séries en 12 saisons.

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LES GIANTS EN SÉRIE MONDIALE

Nombre de participations: 20

Nombre de victoires: 8 (Une seule à San Francisco en 2010 contre les Rangers du Texas)

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Le saviez-vous?

Edgar Renteria a été proclamé le joueur par excellence de la Série mondiale en 2010. Il était alors un vétéran sur le déclin qui a donné tout ce qui lui restait contre les Rangers du Texas: il a frappé pour ,412 (7 en 17) et produit six points.

Photo: AP

Buster Posey