Quoi? Les Orioles de Baltimore figurent parmi les meilleures équipes du baseball majeur? C'est fou comme les dieux de la balle nous réservent parfois de ces surprises printanières...

Le temps de quelques heures, en début de semaine, les hommes de Buck Showalter ont même affiché, étonnamment, le meilleur dossier dans les grandes ligues (19-9). Eh bien!

Pour une formation qui devait fréquenter les bas-fonds de la division Est de la Ligue américaine cette saison, il faut admettre que les Orioles s'amusent ferme aux dépens des «experts» et de leurs prédictions. La question: pour combien de temps encore?

Les Orioles, on le sait, nagent dans un océan de médiocrité depuis 1997, année de leur dernière saison gagnante. Seuls les Pirates de Pittsburgh attendent depuis plus longtemps (1992) de franchir le seuil de respectabilité.

Et comme les Oiseaux évoluent dans une division qui ne leur laisse qu'un minimum de marge de manoeuvre - avec ses équipes fortunées (Yankees de New York et Red Sox de Boston) et talentueuses (Rays de Tampa Bay et Blue Jays de Toronto) -, se sortir d'un tel gouffre représente une tâche longue et ardue.

Les Orioles ont gagné 67,2 matchs en moyenne au cours des cinq dernières saisons et honnêtement, rien n'indiquait qu'une fulgurante progression s'opérerait en 2012.

«Les joueurs sont réalistes, a récemment dit Showalter, qui dirige l'équipe depuis juillet 2010. Mais je suis fier d'eux parce qu'ils attirent maintenant l'attention [des médias et des partisans]. Ils le méritent amplement.»

La dernière fois que les représentants de Baltimore ont dominé le classement de la Ligue américaine - voire du baseball majeur - au début du mois de mai, c'était en 1969.

Les doyens parmi les amateurs de baseball se souviendront de cette époque: Mike Cuellar, Jim Palmer et Dave McNally au monticule, le gant magique de Brooks Robinson, le coup de bâton redoutable de Frank Robinson, les colères légendaires du gérant Earl Weaver...

Loin de nous l'idée de comparer les joueurs actuels des Orioles aux gloires du passé - de la fin des années 60 jusqu'au début de la décennie 80, Weaver et ses protégés ont maintenu un niveau d'excellence presque incomparable.

Mais forts d'une fiche de 19-11 (moyenne de ,633), les gars en orange et noir, version 2012, accusent un retard d'un demi-match sur les Rays au premier rang dans la division Est. Les deux équipes s'affronteront pour la première fois de la saison ce week-end.

Effort collectif des lanceurs

Les récents succès des Orioles reposent essentiellement sur l'effort collectif des lanceurs, qui montrent la meilleure moyenne de points mérités de la Ligue américaine (3,21).

Mais voilà: ces derniers n'ont pas prouvé, individuellement et comme groupe, qu'ils pouvaient offrir des performances solides sur une base constante. D'où l'incertitude.

L'attaque des Orioles, décente, totalise 45 circuits, au troisième échelon dans le baseball majeur derrière les Yankees de New York (47) et les Rangers du Texas (46). Le voltigeur Adam Jones et le receveur Matt Wieters, entre autres, mènent la charge.

«Je ne vous mentirai pas: c'est plus amusant d'être en première place, a concédé Wieters. Mais l'objectif sera de pointer au sommet en septembre.»

Alors, comme Wieters et ses potes l'ambitionnent, les Orioles garderont-ils un rythme suffisamment soutenu pour qu'on reparle d'eux dans des circonstances positives à l'automne?

Ne gagez pas votre chemise là-dessus. Pas cette année, du moins, ce serait risqué. Les deux raclées subies contre Josh Hamilton et les Rangers du Texas, lundi (14-3) et mardi (10-3), ont probablement donné une meilleure indication de la suite des choses...

Auteur de quatre longues balles contre les Orioles de Baltimore, mardi soir, l'excellent voltigeur Josh Hamilton, des Rangers du Texas, est devenu le seizième joueur seulement à accomplir un tel exploit dans l'histoire du baseball majeur.

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