Une équipe championne de la Série mondiale qui perd en l'espace de quelques semaines les services d'un gérant d'exception ainsi que du meilleur frappeur de la planète baseball devrait logiquement ralentir la cadence, non?

Pas les Cardinals de St.Louis. Pas encore, du moins.

Tony La Russa et Albert Pujols n'apparaîtront pas sur la photo de groupe des Cardinals en 2012, mais ça n'empêche visiblement pas la formation du Missouri de poursuivre sur sa lancée de l'automne dernier.

Les hommes de Mike Matheny ont gagné cinq de leurs sept premiers matchs, propulsés par le héros des dernières séries éliminatoires, David Freese. Le joueur de troisième but totalise déjà 10 points produits avec un rendement offensif de ,429/,448/,750 en sept rencontres.

Embauché comme joueur autonome pour pallier - du moins partiellement - l'absence de Pujols, le voltigeur Carlos Beltran, lui, compte trois longues balles.

«Voilà ce qui arrive quand on prend de bons élans au bâton, a récemment affirmé Freese. Il faut toujours tenter de frapper des balles en flèche, et quand on obtient une extension suffisante des bras, les résultats sont bons.» Ça semble tellement facile...

Le vétéran Lance Berkman croit même que Freese, 28 ans, pourrait décrocher le prochain contrat de 200 millions de dollars dans le baseball majeur. «Il est ce genre de joueur», a-t-il dit.

Au monticule, les partants des Cardinals, inspirés par la tenue exemplaire du droitier Kyle Lohse (2-0, 1,35), ne laissent collectivement que peu de marge de manoeuvre aux frappeurs adverses (,154 avant la défaite d'hier) malgré l'absence de Chris Carpenter, ennuyé par un malaise à l'épaule droite.

À St.Louis, les Cardinals se débrouillent bien sans La Russa et Pujols, pour le moment, et leurs fidèles partisans n'en demandent pas mieux. Mais la saison est jeune. Et tellement longue...

Les jours de Guillen comptés?

Le nouveau gérant des Marlins de Miami, Ozzie Guillen, s'est confondu en excuses auprès de la communauté cubaine de Miami, mardi, après qu'il eut avoué quelques jours auparavant son admiration pour le dictateur Fidel Castro dans une entrevue accordée au magazine Time.

Les propos de Guillen, maladroits, ont sans surprise provoqué une levée de boucliers dans le sud de la Floride. Des manifestants, réunis près de l'amphithéâtre des Marlins pendant que le principal intéressé tentait de désamorcer la bombe en conférence de presse, ont carrément appelé au boycottage de l'équipe ainsi qu'au congédiement immédiat de Guillen.

Les dirigeants des Marlins, assurément influencés par la grogne populaire, ont choisi de suspendre Guillen pour cinq matchs, question de calmer la tempête. Celui-ci devrait donc reprendre le collier mardi soir, alors que les Marlins recevront la visite des Cubs de Chicago.

Guillen s'est défendu en affirmant que ses commentaires, en espagnol, avaient été mal interprétés, mais les responsables du magazine Time se sont montrés catégoriques dans un communiqué: «L'entrevue s'est complètement déroulée en anglais. Nous maintenons notre version des faits.»

En admettant que ce feuilleton entraîne des répercussions plus négatives encore que l'ouragan médiatique des derniers jours, par exemple une clientèle-cible - les Américano-Cubains de Miami - qui déciderait de bouder massivement les rencontres des Marlins, les jours de Guillen comme pilote de l'équipe pourraient-ils être comptés... déjà?

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