Bucky Dent, Bill Buckner et puis, contre toute attente, Jonathan Papelbon. Voilà le nom qui va symboliser le plus récent écroulement des Red Sox - un effondrement qui se tramait depuis un mois et qui s'est concrétisé lors du tout dernier match.

«C'est possiblement la pire chose que j'ai vécue dans ma carrière, a dit le frappeur de choix David Ortiz. Ça va rester dans la tête de bien du monde pendant longtemps.»

Jamais un club n'avait bousillé une aussi grosse avance en septembre (neuf matches après le 3 septembre), pour ensuite rater les séries. Une fiche de 6-18 par la suite, sans gagner deux matches d'affilée pendant tout le mois, a eu ce résultat stupéfiant.

Les Red Sox ont commencé la journée de mercredi à égalité avec les Rays pour le quatrième as dans l'Américaine. Mais les Sox ont perdu 4-3 contre Baltimore quand Papelbon, qui n'avait flanché qu'une seule fois cette saison, a permis deux points en neuvième.

Quelques minutes plus tard en Floride, un circuit en solo d'Evan Longoria, en 12e, a permis aux Rays de battre les Yankees 8-7 après s'être trouvés en déficit 7-0 après sept manches.

Cela s'ajoutait à la liste d'implosions auxquelles ont assisté plus d'une génération de partisans bostoniens, à leur grand désarroi.

En 1974, les Red Sox menaient l'Est de l'Américaine par sept matches le 23 aooût, mais un dossier de 7-19 par la suite a causé une troisième position, à sept matches de la tête.

En 1978, ils ont perdu les neuf matches d'avance qu'ils détenaient le 13 août, puis ont gagné huit fois de suite pour obtenir un match éliminatoire contre les Yankees. Les Sox ont pris les devants 2-0 dans ce match mais Dent, pas reconnu pour sa puissance, a frappé un circuit de trois points en septième et les New-Yorkais ont prévalu 5-4.

En 1986, les Red Sox étaient à une prise de remporter la Série mondiale, ayant pris l'avance 5-3 en 10e lors du sixième match contre les Mets. Mais ce sont ces derniers qui ont gagné, 6-5 ,quand le roulant de Mookie Wilson est passé entre les jambes du premier but Buckner, permettant au point victorieux de marquer. Les Mets ont par la suite remporté le septième match.

Et puis en 2003, en septième match de la série de championnat de l'Américaine, un autre joueur d'avant-champ pas perçu comme une menace de longue balle, Aaron Boone, a propulsé les Yankees en Série mondiale avec un circuit en 11e contre Tim Wakefield.

Papelbon avait aussi failli à la tâche en 2009: dans le match décisif de la série de premier tour, il avait concédé trois points et les Angels l'avaient emporté 7-6. Il se trouve aujourd'hui dans la même situation: le brillant stoppeur qui a donné les points envoyant son équipe en vacances.

«Je ne pense pas que ça va me définir comme joueur, et je ne pense pas que ça va nous définir comme équipe, a dit Papelbon, qui peut accéder à l'autonomie. J'ai toujours été le genre à me relever. Je ne m'en fais pas pour moi, ni pour qui que ce soit dans ce vestiaire, pour ce qui est de rebondir l'an prochain avec la même volonté de gagner.»