Durant mes longues vacances estivales, je suis passé par Québec, pour voir mes amis, et parce que Québec, en été, est très plaisante.

Et j'ai assisté à un match des Capitales dans le superbe petit stade d'une autre époque, celle où le baseball était roi chez nous en été, un petit stade en triangle entouré d'arbres centenaires et avec un préposé au score dans le champ droit, qui accroche de petites pancartes à la fin de chaque demi-manche. Aucun point, un point, deux points...

C'était une soirée parfaite, pas trop chaude ni trop fraîche, et nous avons conclu, avec le copain Jérôme, qu'il n'y en avait pas plus de 20 comme celle-là dans une année.

On pouvait lire, sur nos billets, ainsi que sur des affiches à l'entrée du stade, que si on présentait ledit billet après le match dans un restaurant Ashton, on avait droit à une portion de saucisses supplémentaire dans notre poutine. Ça, c'est du marketing, mes amis.

Je me suis imaginé les deux hommes de marketing, celui des Capitales et celui des restaurants Ashton, se donner rendez-vous pour déjeuner, faire des blagues sur l'addition et, après un brainstorming terrible, en arriver avec cette idée de saucisse-cadeaux dans la poutine. Je me suis dit que le métier d'homme de marketing était finalement rigolo et pas tellement exigeant. Je voyais les deux publicistes se féliciter de cette grande idée. Il me semblait entendre le mot «génial»...

Jérôme, un grand amateur de poutine, m'a appris que ces saucisses supplémentaires sont celles qui vous font rêver la nuit. Je l'ai cru sur parole...

La grande Traversée

Quand j'étais jeune journaliste, la Traversée du lac Saint-Jean était un événement sportif majeur. Il fallait le couvrir au moins une fois pour se dire un vrai reporter.

J'y suis allé une fois, il y a longtemps, et j'en ai gardé l'image d'une sérieuse beuverie sur un quai pendant qu'on attendait des nageurs gras qu'on ne voyait pas. À l'époque, des Égyptiens, entraînés sur le Nil, dominaient la compétition.

Il paraît que les organisateurs ont nettoyé cette réputation de fête de la bière.

Le temps a passé, le monde a changé et la Traversée, qui en était à sa 57e présentation le week-end dernier, est devenue une curiosité dans le monde du sport hi-tech et planétaire. Un peu bizarre aussi.

La 57e présentation a été remportée par un nageur bulgare qui en était à sa 11e victoire consécutive. Son nom est connu dans toutes les chaumières du Saguenay-Lac-Saint-Jean et seulement dans toutes les chaumières du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Et plus personne, dans les salles de rédaction, ne rêve de couvrir la Traversée du lac Saint-Jean. Je ne vois pas mon patron demander à notre spécialiste de la natation, Simon Drouin, qui a connu Michael Phelps et Ian Thorpe, les J.O. de Pékin et d'Athènes, la FINA à Montréal, de faire sa valise pour Dolbeau...

Ils sont gâtés, si vous voulez mon avis.

L'Armada

C'est le curieux nom de notre nouvelle équipe de hockey junior. Une armada sur la rivière des Mille-Îles? À moins que ça ne soit le prénom de l'épouse de l'un des propriétaires. Mais bon...

Je pense que la LHJMQ a mis les chances de son côté cette fois. Les banlieusards refusent de plus en plus de venir à Montréal, ils disent qu'ils ont tout chez eux, y compris une riche vie culturelle. J'ai même des amis qui me le jurent, mais je ne les contredis pas, je suis tolérant avec mes amis.

Et puis c'est bon pour l'image que veut offrir d'elle-même la LHJQ. La banlieue, c'est plus glamour, plus réussite, plus deux portes de garage et deux chars, que Verdun.

Et les gens de la couronne nord pourront maintenant voir du hockey, cette maladie québécoise, sans traverser ni pont ni tunnel, ce qui est une bonne idée de ce temps-là.

L'Armada s'est choisi un entraîneur hier, un certain Jean-François Houle, qui est sans doute connu dans les milieux particuliers du hockey junior. J'aurais opté pour un nom plus connu du grand public, mais ce n'est pas de mes affaires.

L'équipe de direction me semble très enthousiaste, par contre. Avec Joël Bouchard comme porte-parole, on ne manquera pas de... paroles. Ce gars-là est essoufflant. Je l'écoute et je prends de grandes respirations pour l'aider.

Et je l'écoute toujours jusqu'à la fin de son laïus parce que je suis convaincu qu'un jour, il va terminer en nous offrant des voitures usagées à des prix INCROYABLES!

Bonne chance, Armada.

Bon vent, plutôt.