Baseball: paris risqués, paris gagnants

Tous les joueurs autonomes ne peuvent évidemment obtenir des ententes lucratives de longue durée quand vient le temps d'offrir leurs services aux 30 organisations du baseball majeur.

Pour diverses raisons - blessures, âge, performances en déclin -, plusieurs doivent se contenter de contrats d'une saison en espérant profiter de l'occasion pour redorer leur blason et, par conséquent, améliorer leurs conditions de travail et prolonger leur carrière.

Parmi les vétérans baseballeurs qui ont apposé leur signature au bas d'un contrat d'une année l'hiver dernier, certains en arrachent tandis que d'autres font le nécessaire pour décrocher un emploi en 2012.

Voici cinq embauches qui semblaient douteuses sur papier, mais qui portent leurs fruits, sur le terrain ou dans le vestiaire (les statistiques sont compilées avant les matchs d'hier).

5. Orlando Cabrera, 36 ans

Non, l'ancien des Expos n'épate pas la galerie (il éprouve des ennuis offensifs par les temps qui courent), mais il exerce assurément une influence positive dans l'entourage des surprenants Indians de Cleveland. Le joueur d'arrêt-court Asdrubal Cabrera et lui font notamment preuve d'une belle complicité. Et même si le plus vieux des deux Cabrera devra sacrifier du temps de jeu au profit de la recrue Cord Phelps, il représente un atout majeur pour une jeune formation qui tente de profiter au maximum des largesses des autres équipes dans la division Centrale de la Ligue américaine.

4. Johnny Damon, 37 ans

Il reste encore de l'essence dans le réservoir du bon vieux Johnny Damon. En attaque, du moins. La preuve: au rythme où vont les choses, le frappeur désigné des Rays de Tampa Bay terminera la saison 2011 avec 19 circuits, 85 points produits et 19 buts volés. Avant le match d'hier contre les Angels de Los Angeles, il manquait d'ailleurs huit larcins au principal intéressé pour atteindre le plateau des 400 en carrière. Dommage pour le directeur général des Rays, Andrew Friedman: il aurait assurément apprécié une contribution similaire d'un certain Manny Ramirez...

3. Bartolo Colon, 38 ans

Les Yankees de New York n'ont pas vraiment risqué grand-chose en accordant un contrat des ligues mineures au lanceur Bartolo Colon en janvier dernier, puis en l'invitant au camp d'entraînement de l'équipe. Aidé par la «médecine régénérative» controversée du docteur Joseph R. Purita, qui a injecté des cellules souches dans l'épaule et le coude droits de Colon en mars 2010, le Dominicain s'est taillé une place dans la formation des Yankees et - ô surprise! - il connaît dans le Bronx une sorte de résurrection (4-3, 3,39). À noter: les adversaires frappent pour seulement ,238 contre Colon cette saison.

2. Kyle Farnsworth, 35 ans

Plusieurs observateurs s'interrogeaient quant aux chances de succès de Kyle Farnsworth comme nouveau stoppeur chez les Rays de Tampa Bay. Après tout, il allait remplacer l'efficace Rafael Soriano, parti chez des rivaux de division, les Yankees de New York. Finalement, le grand droitier se débrouille admirablement bien: 12 sauvetages et une minuscule moyenne de points mérités de 1,23. Farnsworth n'avait jamais connu de véritables succès au poste de releveur numéro un, d'où les immenses points d'interrogation qui planaient au-dessus de sa tête. Les amateurs de statistiques auront remarqué son «WHIP» de 0,68.

1. Lance Berkman, 35 ans

Le directeur général des Cardinals de St. Louis, John Mozeliak, passe pour un génie avec l'embauche de Lance Berkman. Voltigeur transformé en joueur de premier but, Berkman savait qu'en acceptant l'offre des Cards, il devrait inévitablement retourner au champ extérieur puisque Albert Pujols occupe le premier sac. Non seulement Berkman montre-t-il une impressionnante efficacité en défense, mais il est redevenu l'une des armes offensives les plus dangereuses de la Ligue nationale (,329, 13 circuits et 42 points produits). Pas mal pour un gars qu'on croyait rendu au bout du rouleau...