Quatre. C'est le nombre d'équipes qui, cette saison, peuvent toujours aspirer aux plus grands honneurs dans le baseball majeur. Place aux séries de championnat!

La victoire des Rangers du Texas, mardi soir, contre les Rays de Tampa Bay dans le cinquième et décisif match de cette série de division chaudement disputée, aura permis d'ajouter l'atout qui manquait dans le carré d'as de la saison 2010 au baseball majeur.

Au même moment, les joueurs des Yankees de New York découvraient l'identité de leurs rivaux en vue de la série de championnat de l'Américaine, eux qui avaient éliminé quelques jours auparavant les Twins du Minnesota en trois parties, sans véritable opposition.

Jamais les Rangers n'avaient gagné une série éliminatoire dans l'histoire de la concession, y compris l'époque des Senators de Washington. Chez les Bombardiers du Bronx, on ne calcule plus les présences au bal d'automne tellement ça fait partie de la routine.

Deux équipes aux antipodes, donc, mais qui partagent quelques points en commun: on dispose d'une artillerie lourde en attaque et, de part et d'autre, les chances de succès reposent en partie sur les performances de deux gauchers, Cliff Lee et CC Sabathia.

Lee s'est montré brillant en deux départs contre les Rays. Il multiplie les prouesses depuis le début de sa carrière en séries: 6-0 et une moyenne de points mérités de 1,44.

Sabathia, lui, sera favorablement considéré pour l'obtention du trophée Cy Young dans l'Américaine, et une charge de travail supplémentaire en octobre ne l'effraie guère.

Le premier match mettra justement Sabathia en vedette, ce soir au Texas, alors que C.J. Wilson aura le mandat de ralentir les ardeurs des Teixeira, Rodriguez, Cano et compagnie.

«Nous sommes confiants, a dit le vétéran Michael Young, des Rangers. L'adversaire importe peu. Nous savons ce que nous pouvons accomplir, et nous croyons en nos moyens.»

Le droitier A.J. Burnett, tout sauf fiable en 2010 (10-15 et 5,26) et laissé sur le banc par le gérant Joe Girardi en série de division contre le Minnesota, devrait faire un retour au monticule mardi, dans le quatrième match de la série, présenté au Yankee Stadium.

Dans les années 90, les Yankees se moquaient littéralement des Rangers. En trois confrontations lors des séries de division - en 1996, 1998 et 1999 - les New-Yorkais ont bousculé leurs adversaires, signant au passage neuf victoires en 10 occasions.

Ron Washington et ses protégés le savent trop bien, et ils souhaitent évidemment écrire un nouveau chapitre sur cette «rivalité» renouvelée. Disposent-ils enfin des munitions nécessaires?

Prédiction: Yankees en 6

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Les lanceurs font jaser...

Dans la Nationale, les Phillies de Philadelphie ont facilement écarté les Reds de Cincinnati des éliminatoires en trois courtes rencontres, principalement en raison des performances irréprochables des partants Roy Halladay et Cole Hamels.

Affronter les lanceurs des Phillies: voilà justement le défi colossal qui attend les frappeurs des Giants de San Francisco, pas nécessairement les plus explosifs du baseball majeur.

Halladay, Hamels et Roy Oswalt - qu'on surnomme H2O - forment probablement la meilleure coalition de la profession, ce qui confère aux Phillies, avec leur attaque au potentiel dévastateur, le statut de favoris pour rafler la Série mondiale, comme en 2008.

Mais pas question de mettre la charrue devant les boeufs. Le joueur de premier but Ryan Howard: «Nous n'avons encore rien prouvé. Nous ne voulons pas seulement atteindre la série de championnat de la Nationale, nous voulons gagner la Série mondiale.»

En série de division, les Giants ont éliminé Bobby Cox et les Braves d'Atlanta en quatre matchs pour obtenir un laissez-passer échangeable contre une participation en série de championnat, qui commence demain au Citizens Bank Park de Philadelphie.

En lever de rideau de cette finale au meilleur de sept parties, un duel entre deux maîtres incontestés du monticule fait déjà saliver les amateurs: Halladay contre Tim Lincecum.

Le premier peut se targuer d'un match sans point ni coup sûr contre Cincinnati le 6 octobre, et le second, d'avoir pratiquement réduit au silence les Tomahawks rouges d'Atlanta le lendemain - deux coups sûrs et 14 retraits sur des prises en neuf manches de travail.

Les Giants aussi misent gros sur leurs partants Lincecum, Jonathan Sanchez et Matt Cain, auxquels devrait s'ajouter Madison Bumgarner dans le quatrième match, selon les circonstances.

C'est plutôt l'attaque des Giants, assez timide contre les Braves, qui représente un sérieux point d'interrogation. Le gérant Bruce Bochy peut cependant démontrer, chiffres à l'appui, que les joueurs des Phillies en arrachent aussi, par moments, avec un bâton dans les mains.

En six rencontres entre les deux équipes cette saison, réparties en trois victoires de chaque côté, les redoutables frappeurs des Phillies ont affiché un rendement plus qu'ordinaire de ,226/,308/,362. Mais ça ne signifie plus rien. On efface tout et on recommence.

Prédiction: Phillies en 5

Photos: AP et Reuters

Roy Halladay et Tim Lincecum