Lorsque le voltigeur des Marlins de la Floride Cody Ross est arrivé au boulot dimanche matin, il s'est emparé d'une trompette vuvuzela jaune canari qui traînait dans son casier et a émis un bourdonnement tonitruant à travers le vestiaire de l'équipe.

Au lendemain de la «horngate», les Marlins pourraient en rire. Un petit peu, du moins.

Ils se sont inclinés 9-8 en 11e manche aux dépens des Rays de Tampa Bay, samedi, au cours d'un match qui a été marqué par le bourdonnement constant des trompettes qui avaient été remises aux 15 000 spectateurs présents à la soirée dédiée à la Coupe du monde de football.

Et pour la confusion causée par le bruit entre le gérant des Marlins Fredi Gonzalez et l'arbitre au marbre Lance Barksdale - qui se sont mêlés dans leurs signaux, entraînant une substitution bâclée très coûteuse en neuvième.

Néanmoins, le président des Marlins David Samson était fier de la promotion, ajoutant que ce fut un franc succès.

«C'était absolument extraordinaire, a dit Samson dimanche. J'ai reçu deux courriels de personnes âgées et nous avons déplacé leurs sièges parce que c'était bruyant. Pour vous donner une idée, c'est le plus petit nombre de courriels qu'il est possible de recevoir pour des choses qui se produisent durant le déroulement d'une rencontre.»

À l'issue de la rencontre de samedi, les joueurs des Marlins avaient une autre opinion sur le sujet.

«Terrible», a lâché Ross.

«Brutal», a ajouté le deuxième but Dan Uggla.

Puis, dimanche, le gérant des Rays Joe Maddon - qui a déclaré que les trompettes devraient être bannies du baseball - a refusé de se rétracter, lui aussi.

«Elles sont agressantes, a confié Maddon. Il y a des choses «cool', et d'autre qui ne le sont pas. C'est quelque chose qui ne l'est pas...Vous pouvez même y attribuer la confusion de la veille (samedi), s'il y en avait une, en raison du bruit.»

Les trompettes qui ont été distribuées samedi avaient environ la moitié de la taille des vuvuzelas qui procurent le bourdonnement - certains disent agressant - constant dans les gradins lors des matchs de la Coupe du monde de football. De plus, elles ont causé un tel vacarme que les joueurs des Marlins et des Rays, ainsi que les arbitres, ont rapidement adopté les bouchons d'oreilles, sans compter que les conversations dans l'abri des joueurs étaient pratiquement impossibles.

«Je suis moi-même constamment pris d'idées folles, a évoqué Maddon. Je placerais seulement celle-là dans la colonne des idées qui n'ont pas fonctionné.»

Mais elle ne devrait toutefois pas se retrouver dans le livres des catastrophes du baseball majeur comme ce fut le cas pour la soirée de la bière à 10 cents à Cleveland en 1974, ou celle des balles de baseball qui se sont rapidement transformées en projectiles et forcé l'abandon des Dodgers de Los Angeles en 1995, ou encore la soirée «Disco Demolition» au Comiskey Park en 1979 - la palme d'or des mauvais coups de marketing dans l'histoire des ligues majeures.

Néanmoins, il y a de fortes chances pour que ces trompettes aient émis leur dernier son lors d'un match des Marlins à domicile.

«Nous y avons songé, nous avons anticipé les retombées», avait déclaré Sean Flynn, le vice-président marketing des Marlins, la semaine dernière. De toute évidence, les Marlins n'avaient pas vu venir ce genre de dénouement.