Les joueurs des Phillies de Philadelphie et des Mets de New York ont cessé leur guerre de mots annuelle. Normal: la division Est, voire la Ligue nationale, est maintenant l'affaire des Phillies, et sans équivoque. Les Metropolitans et les autres rivaux se contenteront encore de suivre la parade. Pour certains, de très loin.

Non, les Phillies ne peuvent plus compter sur les services du gaucher Cliff Lee, magistral au monticule lors des éliminatoires en 2009. Et non, il ne s'agit pas d'un recul pour l'organisation. Pourquoi? Parce que dans un même mouvement de personnel, le directeur général Ruben Amaro fils s'est offert nul autre que le meilleur lanceur du baseball majeur: Roy Halladay.

Outre l'arrivée du joueur d'intérieur Placido Polanco, qui remplacera Pedro Feliz au troisième coussin, le gérant Charlie Manuel dirigera sensiblement le même groupe de baseballeurs - Howard, Utley, Rollins, Werth, Ibanez, Victorino, Hamels - qui ont abouti en Série mondiale l'automne dernier. À surveiller dans les mineures: la progression du grand droitier Phillippe Aumont.

La saison 2010 marquera par ailleurs un virage important dans l'histoire des Braves d'Atlanta. Pour la dernière fois, le gérant Bobby Cox tentera d'amener ses hommes en séries.

Pour ce faire, le futur membre du Temple de la renommée du baseball misera sur une rotation de partants qui, malgré le départ de Javier Vazquez pour le Bronx, figure toujours parmi l'élite. Les Braves seront compétitifs, aidés par la super recrue Jason Heyward. Suffisamment pour jouer en octobre?

Le vétéran Chipper Jones au sujet de Cox, son mentor depuis 1995, tel que rapporté par le USA Today: «Il est comme votre grand-père préféré, celui qui vous donne 20$ chaque fois que vous lui rendez visite.»

Les éclopés Mets de New York, les avares Marlins de la Floride et les souvent pathétiques Nationals de Washington ont effectivement beaucoup du pain sur la planche dans l'Est du continent.

Un roi et deux as

Les Cardinals de Saint Louis se sont faufilés au sommet de la division Centrale l'été dernier parce que personne, chez les Cubs de Chicago et les Brewers de Milwaukee, ne semblait saisir l'urgence de la situation.

Ce sont surtout les performances étincelantes du roi Albert Pujols (joueur par excellence dans la Nationale) et des partants Chris Carpenter et Adam Wainwright (candidats au trophée Cy Young), de concert avec la magie habituelle du gérant Tony La Russa, qui ont permis aux Cardinaux de prévaloir.

Le voltigeur Matt Holliday, heureux détenteur d'un lucratif contrat de 120 millions de billets verts pour sept ans, sera de retour pour épauler Pujols dans l'alignement, rien de rassurant pour l'opposition.

Pendant ce temps, Lou Piniella et ses Cubs font patienter les amateurs de Chicago, qui attendent la conquête de la Série mondiale par leurs favoris depuis 1908, tandis que les Brewers éprouvent toujours autant d'ennuis quand vient le temps d'accéder aux éliminatoires automnales.

Les patrons des Reds, de leur côté, ont trouvé le moyen d'attirer l'attention vers le petit marché de Cincinnati en investissant quelque 30 millions dans le jeune prodige cubain Aroldis Chapman, une véritable source de curiosité au camp d'entraînement. Le grand gaucher pousse des balles de feu.

Dans l'Ouest, on se prépare pour un ménage à trois impliquant les Dodgers de Los Angeles, les Rockies du Colorado et les Giants de San Francisco, ces derniers menés par le sublime partant Tim Lincecum.

D'aucuns estiment que le départ du gaucher Randy Wolf pour Milwaukee nuira aux performances générales des Dodgers, et que la pression écrasera Clayton Kershaw et Chad Billingsley. Mais le gérant Joe Torre mise également sur une cohorte de jeunes joueurs de position parmi le plus talentueux: les voltigeurs Matt Kemp et Andre Ethier, le premier-but James Loney et le receveur Russell Martin.

Martin, qui devrait prendre part au premier match de la saison des Dodgers malgré une récente blessure à l'aine, cherchera particulièrement la rédemption cette saison après avoir connu une baisse de régime en 2009 (7 circuits, 53 points produits et une moyenne de ,250), tout comme le controversé Manny Ramirez, suspendu 50 matchs pour dopage.

Et les dynamiques Rockies? Ceux qui ont presque rattrapé les Dodgers en tête de division après un décollage lamentable? Chose certaine, ils salueront le retour en pleine forme du partant Jeff Francis.

«Nous devons gagner la Série mondiale, a lancé le directeur général des Rockies, Dan O'Dowd, au journaliste de CBSSports.com. C'est maintenant notre seul objectif. Dans le cas contraire, nous aurons échoué.» Rien de moins.

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Les forces en présence

1- Phillies de Philadelphie: vers un autre championnat.

2- Dodgers de Los Angeles: des jeunes loups toujours affamés.

3- Rockies du Colorado: continueront-ils sur leur lancée?

4- Cardinals de Saint Louis: le duo Albert Pujols-Matt Holliday fait peur.

5- Braves d'Atlanta: dernière saison pour le sage Bobby Cox.

6- Cubs de Chicago: bye bye Milton Bradley!

7- Giants de San Francisco: Tim Lincecum ne peut abattre toute la besogne.

8- Brewers de Milwaukee: trop d'incertitude au monticule.

9- Mets de New York: l'arrivée de Jason Bay ne suffira pas.

10- Marlins de la Floride: l'exigence de faire beaucoup avec peu.

11- Reds de Cincinnati: lentement vers le haut, finalement.

12- Diamondbacks de l'Arizona: pas prêt pour lancer, Brandon Webb.

13- Astros de Houston: gros défi pour le nouveau gérant Brad Mills.

14- Pirates de Pittsburgh: une 18e saison perdante d'affilée.

15- Padres de San Diego: au moins, il fait beau dans les environs.

16- Nationals de Washington: en attendant le sauveur Stephen Strasburg.

Photo: AP

Albert Pujols