Les Blue Jays de Toronto ont congédié le directeur général J.P. Ricciardi, samedi, mettant fin à un règne controversé de huit ans, marqué par plusieurs controverses et des performances médiocres de la formation, qui n'aura jamais accédé aux séries sous sa gouverne.

«La décision a été dure et difficile pour moi au niveau personnel, car j'ai apprécié la relation d'amitié avec J.P. et sa perspective du baseball, a dit le président et chef de la direction de l'équipe, Paul Beeston. J.P. a fait des efforts incroyables pour améliorer l'équipe, et il a fait gravir les échelons à plusieurs jeunes joueurs talentueux. Cependant, je crois qu'il est temps de faire un changement, et nous avons conséquemment pris une décision à cet effet.»

Ricciardi, qui s'est joint aux Jays en 2001, avait encore un an à écouler à son contrat. Les Jays (75-85) sont en train de conclure une saison médiocre à Baltimore, dans un contexte où l'on raconte que le leadership du gérant Cito Gaston serait fortement contesté par les joueurs.

Les Blue Jays ont dit que le natif de Montréal Alexander Anthopoulos, vice-président des opérations baseball et adjoint au DG, remplacera Ricciardi, dont le congédiement avait été prévu par plusieurs.

Dans un courriel envoyé à la Presse canadienne, Ricciardi a indiqué qu'il n'allait pas faire de commentaires. Des appels pour obtenir des commentaires d'Anthopoulos n'ont pas été retournés dans l'immédiat.

Plusieurs se demanderont pourquoi la formation a attendu aussi longtemps avant de poser ce geste. Ricciardi, et dans une certaine mesure le voltigeur de centre Vernon Wells, étaient devenus les cibles de choix des partisans désabusés par une équipe n'ayant pas accédé aux séries depuis 1993, année où le club a remporté sa deuxième Série mondiale de suite.

Le meilleur rendement sous le règne de Ricciardi aura été en 2006, alors que les Jays ont montré une fiche de 87-75 pour terminer deuxièmes dans l'Est de l'Américaine.

La saison 2009 aura été représentative de son passage comme d.g. Il y a eu un début prometteur, une chute soudaine, un manque de ressources pour redresser le tir, une série de blessures, des décisions douloureuses causées par certains contrats accordés et, finalement, du pessimisme quant à l'avenir de l'équipe.

Comme exemple de ce qui n'a pas aidé les choses, cette année, on peut mentionner toute la maladresse concernant les rumeurs d'échange impliquant Roy Halladay - selon certains, cette histoire a enlevé à Ricciardi ce qui lui restait de crédibilité. Ricciardi a tenté d'amener une équipe à donner énormément pour l'as lanceur, mais aucune transaction ne s'est concrétisée.

Ricciardi avait son style bien à lui, ce qui l'a amené à faire plusieurs déclarations fracassantes au fil des années, dont celle-ci lors d'une émission de radio.

«Ce n'est pas un mensonge si nous connaissons la vérité,» a t-il dit au sujet d'avoir parlé d'une blessure au dos dans le cas de B.J. Ryan, en 2007, alors que le gaucher était plutôt aux prises avec des problèmes au coude.

Ricciardi a vertement critiqué Adam Dunn lors de la même émission un an plus tard, disant à un partisan qui venait d'appeler, «Etes-vous au courant que ce gars-là n'aime pas vraiment le baseball tant que ça? Etes-vous au courant qu'il n'est pas trop passionné à l'idée de jouer... Je ne pense pas que vous seriez bien content, si on amenait Adam Dunn dans l'équipe.»

Ou bien celle-ci concernant Gil Meche.

«Quand un gars parle de venir avec nous et d'avoir une chance de gagner et de rivaliser avec les Yankees et les Red Sox, et qu'il choisit plutôt une place comme Kansas City, ça vous ouvre les yeux,» a t-il dit après que le droitier ait préféré les Royals aux Jays, à l'hiver 2006.

Le gérant des Royals Buddy Bell avait défendu son joueur en disant que Ricciardi était «un gros parleur, petit faiseur, qui est toujours en train de se plaindre. À chaque fois que j'entends ce gars-là parler, il est tout le temps en train de se plaindre.»

Ricciardi a aussi semé la bisbille deux fois en se demandant publiquement si les blessures d'A.J. Burnett n'étaient pas simplement le fruit de son imagination.