Larry Walker a démontré qu'il possédait toutes les qualités nécessaires pour être un joueur étoile pendant 17 saisons dans le baseball majeur. C'est pourquoi il sera intronisé samedi au Temple de la renommée du baseball canadien.

Ce sont toutefois d'autres qualités du joueur originaire de Maple Ridge, en Colombie-Britannique, qui viennent à l'esprit de ses anciens coéquipiers lorsqu'ils sont interrogés à son sujet.

«Il peut roter l'alphabet au complet, a assuré Darren Fletcher, qui a joué en compagnie de Walker au sein des Expos de Montréal au début des années 1990. Il pouvait le réciter à n'importe qui, n'importe quand.»

Et il l'a fait souvent.

«C'était une routine quotidienne pour lui, a dit Marquis Grissom, qui a grandi et évolué aux côtés de Walker au champ extérieur durant un peu plus de cinq saisons avec les Expos. Nous l'appelions Filthy McNasty.»

Cette réputation a permis à Walker de se faire plusieurs copains à Montréal, au Colorado et à St. Louis, et c'est peut-être aussi la raison pour laquelle la plupart de ses coéquipiers étaient heureux d'apprendre son intronisation.

Car c'est une chose de performer, mais c'en est une autre de performer et d'être agréable en même temps.

«Certains gars arrivaient au stade si intenses et concentrés, a ajouté Fletcher, maintenant analyste des matches des Blue Jays à Rogers Sportsnet. Je pense que Larry avait la bonne approche, car il livrait la marchandise et avait toujours une attitude de pince-sans-rire.»

«Je crois que ça l'a servi durant sa carrière, a indiqué Grissom. Plusieurs joueurs recherchaient sa compagnie.»

Grissom faisait partie de ceux-là.

Ils se sont poussés sans relâche à performer sur le terrain, des filiales jusqu'aux ligues majeures, en 1989. Ils sont ensuite devenus réguliers au sein de la formation montréalaise en 1990, et ont quitté en même temps après que la grève eut écourté la saison 1994.

Alors qu'ils faisaient la vie dure aux lanceurs adverses, les deux bout-en-trains présentaient également un répertoire bien fourni de gags qu'ils n'hésitaient pas à utiliser contre leurs coéquipiers.

«Mettre le feu aux souliers des gars, attacher leurs lacets ensemble pendant qu'ils se reposent pour qu'ils tombent la tête la première à leur réveil, a énuméré Grissom en riant. On prenait aussi des photos des gars pendant qu'ils dormaient et on les accrochait dans le vestiaire avec des blagues écrites dessus.»

«Il (Walker) s'occupait des farces, et moi j'étais son complice et je devais m'assurer qu'il ne se faisait pas malmener», a confié Grissom.

Bien sûr, c'était Walker qui s'occupait de malmener les autres.

En 1988 matches disputés en carrière dans le baseball majeur, Walker a claqué 383 longues balles, 471 doubles et a totalisé 2160 coups sûrs. Le Canadien a aussi terminé son parcours professionnel avec une reluisante moyenne au bâton de ,313 et 230 buts volés.

Ces statistiques ont fait de l'ancien numéro 33 des Expos un choix évident pour le Temple de la renommée du baseball canadien. Walker sera intronisé samedi, à St. Marys, en Ontario, en compagnie d'Ernie Whitt, Bernie Soulliere et Roy (Doc) Miller.