Manny Ramirez s'est vu imposer une suspension de 50 matchs par le baseball majeur, jeudi, devenant ainsi le joueur le plus en vue à se faire punir dans le cadre de la politique antidopage de ce sport.

Ramirez a indiqué qu'il n'a pas consommé de stéroïdes et qu'un médecin lui a prescrit un médicament qui contenait une substance interdite. Le bureau du commissaire n'a pas précisé quelle était l'infraction commise par le voltigeur des Dodgers de Los Angeles, qui a présenté ses excuses à l'équipe et aux amateurs pour «la situation dans son ensemble».

«Récemment, j'ai consulté un médecin pour une affaire de santé personnelle. Il m'a donné un médicament, pas un stéroïde, qu'il pensait qu'il pouvait me donner sans problème», a affirmé Ramirez dans un communiqué émis par l'Association des joueurs.

«Malheureusement, le médicament était interdit par notre politique antidopage. Conformément à la politique, je suis responsable de cette erreur. On m'a conseillé de ne pas en dire davantage pour le moment. Mais je veux ajouter une autre chose: j'ai subi avec succès une quinzaine d'autres tests antidopage au cours des cinq dernières saisons.»

Deux sources ont dit à ESPN que Ramirez a utilisé un médicament que des femmes prennent à titre d'inducteur d'ovulation, la hCG - gonadotrophine chorionique humaine. C'est un agent que les consommateurs de stéroïdes peuvent utiliser à la fin d'un cycle pour amener leur corps à recommencer à produire de la testérone naturellement.

La suspension s'amorçait jeudi et à moins que des matchs ne soient remis, Ramirez serait en mesure de revenir au jeu avec les Dodgers - qui ont présentement la meilleure fiche dans les majeures - en vue du match du 3 juillet à San Diego. Ramirez devra renoncer à environ 7,65 millions $ US en salaire. Celui-ci s'établit à 25 millions $ cette année.

Bien que Barry Bonds, Roger Clemens, Alex Rodriguez, Jose Canseco et une longue liste de joueurs connus aient été associés à la consommation de substances visant à améliorer la performance, Ramirez est le joueur de baseball le plus en vue à avoir été suspendu depuis que l'actuelle politique antidopage a été instaurée par les joueurs et les propriétaires, il y a sept ans.

En février, Rodriguez a admis avoir consommé des stéroïdes pendant qu'il s'alignait avec les Rangers du Texas, de 2001 à 2003. Mais c'était avant que le baseball majeur ne commence à faire des tests accompagnés de sanctions en cas d'infraction. Il est peu probable que le joueur-étoile des Yankees de New York soit suspendu.

L'Association des joueurs a fait savoir que Ramirez a été suspendu par le commissaire à cause d'un «motif valable», comme on l'invoque dans la section 8.G.2 de l'entente conjointe. Cette clause permet que des joueurs soient punis pour la consommation, la vente ou la distribution de substances interdites, même quand l'entente demeure floue quant à la sanction à imposer.

Dans son communiqué, Ramirez s'est adressé aux propriétaires des Dodgers Frank et Jamie McCourt, ainsi qu'au gérant Joe Torre.

«Je veux présenter mes excuses à M. McCourt, Mme McCourt, M. Torre, mes coéquipiers, l'organisation des Dodgers ainsi qu'aux partisans des Dodgers, a affirmé Ramirez. Los Angeles est un endroit spécial pour moi, et je sais que tout le monde est déçu. Je le suis aussi. Je suis désolé de la situation dans son ensemble.»

Sa suspension a initialement été signalée sur le site internet du Times de Los Angeles.

Ramirez est le troisième joueur suspendu cette année conformément à la politique antidopage du baseball majeur, après le releveur des Phillies de Philadelphie J.C. Romero et le lanceur des Yankees Sergio Mitre.

Seulement deux joueurs relativement peu connus ont été suspendus au niveau du baseball majeur, l'an dernier, soit le receveur des Giants de San Francisco Elizier Alfonzo et le receveur des Rockies du Colorado Humberto Coto.

Dans le passé, le joueur le mieux connu à avoir été puni a été Rafael Palmeiro, des Orioles de Baltimore, qui a reçu une suspension de 10 jours en 2005, à l'occasion de la première année d'imposition de sanctions pour une première infraction.