Les Phillies de Philadelphie aimeraient bien devenir la première équipe à se rendre à la Série mondiale pour y défendre son titre depuis les Yankees de New York de 2001.

Mais les Phillies ont des visées encore plus grandes: ils souhaitent établir une dynastie à la façon de ces mêmes Yankees, qui ont pris part à cinq Séries mondiales de 1996 à 2001, en remportant trois d'affilée (1998 à 2000).

Les Phillies auront toutefois fort à faire pour s'imposer dans la Nationale. Non seulement le championnat de la section Est sera-t-il difficile à remporter, mais les champions des sections Centrale et Ouest ne leur céderont pas un pouce.

D'abord les Mets

D'abord, ils devront venir à bout des Mets de New York. Leurs rivaux de section ont colmaté leur plus importante brèche: leur relève. Ils ont acquis l'excellent releveur J.J. Putz dans une transaction avec les Mariners de Seattle en plus de faire signer un contrat de trois ans, 37 millions $ US, au recordman des sauvetages, Francisco Rodriguez.

Les Mets disposent également de toute une force de frappe en début de rotation avec le gaucher Johan Santana et le droitier John Maine, l'un des bons duos de partants dans la Nationale. De plus le coeur de leur rôle des frappeurs, composé de Carlos Beltran, David Wright et Carlos Delgado, devrait donner bien des maux de tête aux lanceurs adverses.

Mais là où les Mets sont très forts, les Phillies le sont également. Brad Lidge a été parfait la saison dernière, sauvegardant 48 matchs en autant d'occasions, séries éliminatoires incluses. Cole Hamels et Brett Myers n'ont rien à envier à Santana, Maine et Chase Utley, Ryan Howard et Jimmy Rollins produiront autant, sinon plus, que les gros canons des Mets. L'arrivée de Raul Ibanez, qui a paraphé une entente de trois ans, 31,5 millions $, n'a rien pour nuire.

Deux sources d'inquiétudes importantes minent toutefois ce début de saison des Phillies: Hamels a été ennuyé par des douleurs au coude gauche pendant le camp d'entraînement et si le gérant Charlie Manuel peut compter sur un retour hâtif d'Utley dans la formation - le deuxième-but a subi une intervention chirurgicale à la hanche droite -, il se devra d'être au sommet de sa forme pour ne pas nuire aux chances des Phillies.

L'année des Cubs...

Après avoir remporté 97 matchs la saison dernière - le plus haut total de la Nationale - et pris part aux séries pour une deuxième saison consécutive, la troupe du gérant Lou Piniella n'a toujours pas livré la marchandise et cela fait maintenant 100 ans que les Cubs de Chicago n'ont pas remporté la Série mondiale.

Loin de se reposer sur leurs succès de l'an dernier, les Cubs ont été actifs pendant la saison morte, ajoutant notamment Milton Bradley et Aaron Miles à leur alignement, en plus de pouvoir compter sur Carlos Marmol et Kevin Gregg pour fermer les livres après le départ de Kerry Wood, qui s'est joint aux Indians de Cleveland.

Au monticule, les Cubs comptent sur un bon groupe de partants avec Carlos Zambrano, Ryan Dempster et Ted Lilly, entre autres.

Si Chris Carpenter retrouve le même lustre que lors de la saison 2005, alors qu'il avait remporté le Cy Young, les Cardinals de St. Louis pourraient bien constituer la principale menace aux aspirations des Cubs. Si ce n'est pas le cas, les Cards ne semblent pas disposer des munitions nécessaires au monticule pour remporter le titre de cette section.

Ce n'est toutefois pas au bâton que les Cards perdront leurs matchs: Albert Pujols, Ryan Ludwick et Rick Ankiel devraient à nouveau terroriser les lanceurs adverses. Pujols pourrait même flirter avec la triple couronne.

Du côté des Brewers de Milwaukee, qui ont remporté la course au quatrième as lors de la toute dernière journée de la saison 2008, l'offensive sera à nouveau au rendez-vous avec Prince Fielder et Ryan Braun. Mais les départs de C.C. Sabathia pour les Yankees de New York et de Ben Sheets laisseront sûrement des séquelles au monticule.

...ou celle des Dodgers?

Après une longue saga, Manny Ramirez a finalement décidé de revenir à Los Angeles, où les Dodgers lui ont consenti un contrat de deux ans, 45 millions $ cet hiver. Son arrivée l'été dernier avait donné un nouveau souffle aux Dodgers et son retour devrait signifier une meilleure production de la part de Rafael Furcal, Matt Kemp et du Québécois d'adoption Russell Martin.

La rotation des Dodgers pourrait toutefois leur jouer des tours. Bien que Chad Billingsley, Hiroki Kuroda et Clayton Kershaw ne soient pas vilains - Billingsley est excellent -, il ne s'agit pas de l'une des meilleures cohortes du baseball.

Les Diamondbacks de l'Arizona offrent de leur côté un portrait contraire: une rotation solide, mais une offensive et une défensive plutôt moyennes.

Assurément, Brandon Webb et Dan Haren représentaient la saison passée l'un des plus beaux duos de partants du baseball majeur. Jon Garland, qui a quitté les Angels de Los Angeles et paraphé une entente d'un an, 7,25 millions $, souhaite le transformer en un trio de puissance. La relève et le rôle offensif, après le départ du deuxième-but Orlando Hudson, notamment, représentent des points d'interrogations, mais les D'backs croient avoir suffisamment de talent pour se faufiler au sommet de la division peut-être la plus faible de tout le baseball.