Jamie Moyer se rappelle des amateurs en délire qui grimpaient dans les arbres et les réverbères, en 1980, pour voir un tant soit peu de la parade de la victoire, à la suite du triomphe des Phillies en Série mondiale.

Moyer n'était qu'un adolescent de Souderton, en banlieue nord-ouest de Philadelphie, qui faisait l'école buissonnière et qui attendait la fin de la parade dans le défunt stade JFK.

Mike Schmidt et Larry Bowa avaient pris la parole lors du ralliement, où les partisans des Phillies célébraient la première consécration de leurs favoris.

Cette année, par contre, Moyer veut faire partie de la parade, et non seulement la regarder.

Moyer et les Phillies sont à quatre gains d'un deuxième titre en 126 ans d'existence. Si un de leurs joueurs peut comprendre davantage que d'autres l'attente et l'ardent souhait des partisans, c'est bien l'artilleur de 45 ans.

Les affrontements de Série mondiale se mettront en branle mercredi soir, dans la ville des champions de l'Américaine.

Moyer, qui a connu deux saisons de 20 victoires ou plus, n'a jamais lancé dans un match de Série mondiale. Ses parents, de la famille et des amis seront présents au Citizens Bank Park quand il se présentera au monticule pour le troisième match, samedi.

«C'est vraiment agréable de vivre cette expérience et de la vivre à Philadelphie,» a dit Moyer.

Moyer doit espérer que ce départ sera plus réussi que ses deux précédents, jusqu'ici en séries (0-2, avec une moyenne de 13,50); en saison régulière, il a montré une fiche de 16-7 et une moyenne de 3,71.

Lors du troisième match de la série de championnat de la Nationale, contre les Dodgers, il a été chassé après six points en une manche et un tiers, après une sortie de quatre manches seulement contre Milwaukee, au premier tour.

«Ils ont frappé tous mes tirs, incluant ceux de meilleure qualité, qui n'ont pas été si nombreux, a dit Moyer. Ce n'était pas un bon moment pour de mauvaises performances comme ça, mais mes coéquipiers ont pris la relève. Nous avons gagné deux séries, et nous voilà ici.»

Avant que les Phillies ne remportent la série contre Los Angeles en cinq matches, il y avait beaucoup de murmures à Philadelphie qu'on ne devrait pas lui confier la balle, dans le cas d'un septième match.

Le gérant Charlie Manuel a été irrité par des questions suggérant que Moyer pourrait ne pas garder son poste dans la rotation, lors de la Série mondiale.

Manuel a une loyauté farouche envers ses vétérans, surtout un qui a gagné 246 matches en carrière et qui a une feuille de route comme Moyer.

Moyer sera au monticule comme partant. Fin de la discussion.

«Moyer a gagné beaucoup de matches pour nous cette année, a dit Manuel. Il est l'une des raisons pourquoi nous avons fait autant de chemin. Il va lancer peu importe qui sera notre adversaire.»

Le chaleureux accueil réservé aux Phillies à leur retour, après avoir battu les Dodgers, a rappelé à Moyer une époque où les Schmidt, Bowa, Steve Carlton, Tug McGraw et Pete Rose monopolisaient la conversation dans la ville.

«Il y a un bourdonnement dans l'air à Philadelphie en ce moment, mentionne Moyer. C'est vraiment formidable.»