Après toutes ces célébrations pour marquer la fermeture du Yankee Stadium, les Yankees de New York n'allaient pas se faire éliminer officiellement dimanche soir.

Ils ont donc défait les Orioles de Baltimore 7-3 et sont toujours en vie pour une place dans les séries éliminatoires, placés pour encore au moins une journée sur le respirateur artificiel.

 

85 ans de souvenirs

Demandez notamment à Mariano Rivera, à Rudy Giuliani ou à toute la légion de partisans qui aiment les Yankees, et ils pourront vous dire tous les détails possibles sur le circuit d'Aaron Boone qui a fait vibrer le Yankee Stadium, en 2003.

Mais interrogez le principal intéressé, et ce sera un peu différent.

«Il y a des moments dans une vie que vous pouvez visualiser ou qui sont comme une photo dans votre esprit, mais celui-là n'en fait pas partie pour moi, a confié Boone, qui joue maintenant au champ intérieur pour les Nationals de Washington. J'en ai plus appris sur ce moment en le voyant à la télé que dans mes souvenirs. C'est très nébuleux pour moi.»

Que les souvenirs soient confus ou très précis, que ce soit un catch de Joe DiMaggio ou le circuit de Boone, dans le 7e match de la série de championnat de l'Américaine, il y a cinq ans, à peu près tous ceux ayant visité le grand stade du Bronx en ont retiré quelque chose qui demeure.

Certains souvenirs sont sentimentaux, reliés à Babe Ruth, Lou Gehrig ou Yogi Berra. Pour d'autres, ce n'est pas nécessairement de la nostalgie qui les habitent.

Davey Lopes a disputé trois Séries mondiales au Yankee Stadium avec les Dodgers de Los Angeles, gagnant le titre en 1981.

«Je crois vraiment qu'il faut que vous soyez un Yankee, a dit Lopes, maintenant instructeur avec les Phillies. Quand j'y jouais, je le voyais plus comme un vieux stade qu'autre chose. Il y a beaucoup d'histoire dans ce stade-là, mais je n'avais pas la chair de poule quand j'y entrais. Je pense que ce sentiment était pour ceux qui en faisaient partie.»

Pour certains, le Yankee Stadium est l'endroit où il se passait de bien drôles de choses.

L'instructeur des Padres Wally Joyner s'est rappelé être passé près de recevoir un couteau lancé par un individu au balcon.

Le gérant des Padres, Bud Black, s'est remémoré qu'il était le lanceur partant lors du fameux match où on a annulé le circuit de George Brett parce qu'on avait trouvé de la résine sur son bâton, en 1983.

Le stoppeur des Phillies, Brad Lidge, lui, a évoqué le match sans point ni coup sûr auquel in a contribué pour Houston, en 2003, et le fait que le Temple de la renommée lui a demandé sa casquette.

Pour le commentateur Ken Harrelson des White Sox et le gérant des Braves, Bobby Cox, le parc de balle ramène des souvenirs de Mickey Mantle.

«Je me souviens d'une balle que j'ai frappée que personne sauf Mickey Mantle n'aurait pu capter, a dit Harrelson. Il l'a attrapée juste devant la mention des 463 pieds. Et il l'attendait, ce n'est pas comme s'il l'avait captée derrière son épaule. Je me rappelle comment c'était gracieux de le voir jouer au champ centre.»

Cox a fait ses débuts dans les ligues majeures avec les Yankees en 1968, la dernière saison de Mantle.

«J'avais vraiment très hâte de voir le Yankee Stadium à la fin du camp d'entraînement, a relaté Cox. J'avais obtenu une place dans l'équipe et j'étais impatient de mettre les pieds dans le stade. C'était tout ce que j'avais imaginé, de la chambre des joueurs au terrain comme tel, toute la tradition. Tous les grands joueurs étaient passés là, et je me trouvais au même endroit. J'en avais des frissons, la première fois que je suis arrivé sur le terrain.»