L'histoire retiendra que Jennifer Abel a gagné trois médailles aux Séries mondiales de Montréal, soit une de chaque couleur. Après l'argent au 3 m synchronisé, vendredi, elle a ajouté le bronze au tremplin individuel et l'or en synchro mixte, avec François Imbeau-Dulac, en conclusion de la compétition, dimanche soir au Parc olympique de Montréal.

Mais l'objet le plus significatif de l'ensemble est sans doute ce bronze remporté au 3 m individuel.

Meneuse à l'issue des demi-finales matinales, Abel s'est pour une rare fois retrouvée dernière partante de la finale. Elle s'exécutait donc après les Chinoises Shi Tingmao, double championne olympique, et Han Wang, vice-championne mondiale. Elle leur a livré une lutte serrée.

«On peut toujours avoir de meilleures couleurs [de médaille], mais j'ai tellement donné de bonnes performances, a souligné la médaillée de bronze des derniers Mondiaux. En individuel, j'étais dernière, ce qui est extrêmement stressant. Plonger après toutes les filles qui faisaient super bien et finir sur le podium, terminer avec la médaille d'or avec François... Ça ne peut pas être plus beau que ça.»

Abel tenait la dragée haute aux Chinoises jusqu'à son quatrième et avant-dernier essai, le double périlleux et demi avant avec deux vrilles, doté d'un coefficient de difficulté de 3,4, le plus élevé de la compétition. Un peu déséquilibrée sur son saut d'appel, elle a néanmoins réussi à l'exécuter pour des notes de 6,5 et 7.

«J'ai eu de la misère un peu au départ, mais j'ai quand même fait plus de 70 points, a relevé la médaillée de bronze. On voit le potentiel de ce plongeon-là. Ce n'est pas tout le monde qui peut manquer son départ et être capable de bien le rentrer.»

Abel détient maintenant 17 médailles individuelles des Séries mondiales, le circuit le plus relevé de la Fédération internationale de natation. Elle cherche toujours sa première victoire.

«C'est sûr qu'on veut toujours des médailles d'or, mais je pense que l'important, c'est de voir l'amélioration que j'ai faite sur le plan individuel, a-t-elle noté. Je me rapproche de l'objectif.»

Quatrième dimanche, Pamela Ware espère aussi refermer l'écart avec les Chinoises en intégrant un nouveau plongeon à partir de la saison prochaine: le un et demi renversé avec trois vrilles et demie, doté d'un coefficient de difficulté de 3,5.

«Ça peut changer beaucoup de choses si je le fais bien», a affirmé la Longueuilloise, qui l'a mis à l'essai une première fois aux nationaux d'hiver. «Il n'était pas très bon, mais c'était le stress de la compétition. Je travaille fort pour bien le réussir. Je le fais depuis novembre et on voit déjà un gros potentiel.»

Les mêmes plongeurs mettent maintenant le cap sur Kazan, en Russie, où se déroulera, de vendredi à dimanche, la quatrième et dernière étape du circuit des Séries mondiales. Les meilleurs Canadiens seront ensuite de retour au pays pour le Grand Prix de Calgary (du 10 au 13 mai), qui servira de qualification finale pour l'événement le plus important de l'année en plongeon, la Coupe du monde de Wuhan, en Chine, du 4 au 10 juin.