La Fédération internationale de natation (FINA), confrontée à plusieurs cas de dopage touchant des nageurs de premier plan, a frappé fort lundi en infligeant une suspension de 18 mois au Sud-Coréen Park Tae-hwan, quadruple médaillé olympique, contrôlé positif à la testostérone.

La suspension du nageur sud-coréen, idole dans son pays, prend effet le 3 septembre 2014 et s'achèvera le 2 mars 2016, a précisé la FINA dans un communiqué. Le nageur manquera donc les Championnats du monde de Kazan (Russie) du 17 juillet au 2 août prochain, mais pourra être présent aux jeux Olympiques de Rio du 5 au 21 août 2016.

«Il ne sera pas à Kazan mais pourra être présent à Rio en 2016», a réagi pour l'AFP le directeur exécutif de la FINA, Cornel Marculescu, qui ne s'attend pas un appel de cette décision devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) et a souligné «l'indépendance de la commission antidopage de la FINA».

Park est également déchu de ses médailles obtenues depuis le 3 septembre dernier, à savoir deux médailles d'argent et une de bronze aux Jeux asiatiques d'Inchéon sur 100, 200 et 400 m nage libre.

Reste à savoir si la Corée du Sud perdra aussi ses trois médailles sur les relais auxquels il avait participé.

Le champion olympique du 400 m nage libre en 2008 à Pékin a été contrôlé positif à la testostérone, à la suite d'un contrôle effectué en septembre 2014 avant les Jeux asiatiques.

Le nageur, qui a comparu lundi devant la FINA, avait affirmé en janvier que son contrôle positif était dû à une injection administrée dans un hôpital sud-coréen, contenant à son insu une substance prohibée.

Il s'agit de la seconde affaire retentissante concernant en peu de temps un nageur asiatique, après le Chinois Sun Yang, double champion olympique, suspendu trois mois après un contrôle positif à la trimetazidine (stimulant) révélé fin novembre.

Park Tae-hwan, l'un des athlètes les plus médaillés de Corée du Sud (champion olympique en 2008, trois fois médaillé d'argent en 2008 et 2012, double champion du monde du 400 m nage libre en 2007 et 2011), aurait subi cette injection alors qu'il suivait une cure de chiropraxie dans un hôpital sud-coréen avant les Jeux asiatiques d'Inchéon de septembre 2014.

L'un des meilleurs nageurs asiatiques

Park, qui a commencé à nager à l'âge de cinq ans pour tenter de contrôler son asthme, a eu du mal à rééditer ses exploits de 2008.

S'il est privé des prochains Championnats du monde, Park Tae-hwan peut encore interjeter appel de cette suspension devant le TAS qui siège à Lausanne.

Parfois accusée de complaisance, la FINA a donc cette fois frappé fort en suspendant l'un des meilleurs nageurs asiatiques.

Ainsi, la fédération internationale avait-elle été critiquée pour la lenteur avec laquelle avait été traité le dossier de dopage du Chinois Sun Yang. Les autorités chinoises avaient en effet révélé avec six mois de retard, que leur vedette Sun Yang, double champion olympique de natation, avait été contrôlé positif lors d'une analyse réalisée en mai, et avait été suspendu ensuite trois mois.

La FINA a été récemment confrontée à toute une série de cas de dopage.

Le brasseur brésilien Joao Gomes Junior, contrôlé positif (diurétique) aux Mondiaux-2014 en petit bassin de Doha en décembre, où il a été trois fois couronné d'or en relais, a été lui suspendu pour six mois par la FINA.

La FINA a toutefois laissé au Brésil ses trois médailles d'or des relais en 4 nages (4x50 m, 4x100 m et 4x50 m mixte), dont Gomes avait nagé les séries qualificatives sans participer aux finales victorieuses.

En juillet dernier, le Russe Vladimir Dyatchin, double champion du monde en eau vive (2003 et 2007), a été suspendu deux ans par sa fédération pour un contrôle positif aux stéroïdes anabolisants.