Après une expérience infructueuse avec un entraîneur américain, Water-Polo Canada se tourne vers l'ancienne joueuse Johanne Bégin pour relancer son équipe féminine.

Entraîneuse-chef par intérim depuis août, Bégin, 43 ans, a été confirmée dans ses fonctions lundi, au terme d'un processus d'embauche où elle s'est distinguée parmi une brochette de candidatures nationales et internationales.

«Elle a fait preuve d'un grand leadership durant l'intérim», a souligné le directeur général de la fédération, Martin Goulet, très fier de souligner que Bégin est la seule femme dans le monde à occuper un tel poste. «Elle s'est montrée très studieuse et a démontré à quel point elle prenait ça à coeur.»

Pilier de l'équipe nationale durant une longue carrière de joueuse qui s'est étalée de 1991 à 2007, Bégin est toujours restée proche de ses anciennes coéquipières; elle a occupé le rôle de chef de mission adjointe aux championnats du monde et celui d'adjointe à l'entraîneur-chef de 2012 à janvier 2014.

Elle a quitté ce dernier poste en raison de «problèmes interpersonnels» avec l'ex-entraîneur-chef Guy Baker, un Américain dont le contrat a été révoqué l'été dernier après un séjour qui a parfois été éprouvant.

«Manque de confiance»

Exclue des deux derniers tournois olympiques, l'équipe canadienne vise une qualification et même un podium aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro, en 2016. Capitaine aux JO de 2004 à Athènes, Johanne Bégin estime l'objectif réaliste.

Médaillée de bronze aux Mondiaux de Montréal en 2005 et d'argent à Barcelone en 2009, deux tournois post-olympiques, l'équipe a connu moins de succès par la suite. Sa sixième place en super finale de la Ligue mondiale, l'été dernier, a cependant été un signal encourageant.

Le principal défi de Bégin sera de redonner de l'assurance à son groupe. «Il y a un manque de confiance dans chacune de ces athlètes», a constaté celle qui jouait encore dans une ligue professionnelle en Italie jusqu'à l'hiver dernier. «Ça va être ça, mon job. Oui, il y a une partie technique, tactique, et il y a la préparation physique. Tous les pays font ça. Ce qui nous fera avancer, ce sera de retrouver le coeur à l'ouvrage et la passion pour notre sport.»

Le principal objectif en 2015 sera les Championnats du monde Kazan, en Russie, du 24 juillet au 9 août. Juste avant, l'équipe canadienne participera aux Jeux panaméricains de Toronto, où elle retrouvera ses éternelles rivales américaines. Ce tournoi ne sera cependant pas qualificatif pour les Jeux de Rio. Le Brésil, dont l'équipe féminine est dirigée par le Montréalais Pat Oaten, profite d'une invitation d'office à titre de pays hôte. Le Canada devra donc tenter de décrocher l'une des trois dernières places disponibles au tournoi de qualification olympique, présenté aux Pays-Bas en avril 2016.