«Il reste 121 semaines avant les Jeux olympiques. Hey, ça va vite. Ça me fait déjà peur!»

Comme d'habitude, Pierre Lafontaine exagère un peu. Mais il n'est pas faux de dire que le patron de Natation Canada a les yeux résolument tournés vers la prochaine échéance olympique de Londres, à l'été 2012. L'équipe canadienne sera jeune, mais pourra aussi compter sur quelques vétérans, dont Audrey Lacroix.

Après quelques mois de flottement suivant sa contre-performance aux derniers Jeux de Pékin, Lacroix en est maintenant certaine: elle replonge jusqu'à Londres. «C'est juste que l'été dernier, j'ai juste eu du fun à nager en compétition», a-t-elle simplement expliqué, hier, en marge d'une conférence de presse annonçant les sélections pour les championnats panpacifiques, présentés de demain à samedi au centre Claude-Robillard.

En juillet dernier, Lacroix a réalisé sa meilleure course à vie aux championnats du monde aquatiques de Rome. Son chrono de 2:05.95 lui avait valu le septième rang du 200 mètres papillon.

Pourtant, sa préparation physique, amorcée sur le tard, était loin d'être optimale.

Un an plus tôt, elle était aussi revenue pas mal embrouillée de sa première expérience olympique. Malade et stressée, elle avait raté la finale. Tout le monde s'était précipité pour lui prodiguer des conseils, certains contradictoires. Audrey s'est tannée: «Je me souviens que je ne voulais absolument rien savoir. C'était: laissez-moi tranquille, je vais continuer à être comme ça!»

Or, sans trop sans rendre compte, Lacroix a changé. Surtout à l'extérieur de la piscine. Elle ne s'en faisait plus pour tout et pour rien. Elle attribue aussi une partie de ses succès à ses coéquipiers au club CAMO, avec qui elle a appris à mieux collaborer dans des conditions pas toujours faciles. Leurs lieux d'entraînement étaient dispersés aux quatre vents en raison de la fermeture temporaire de la piscine de Claude-Robillard pour cause de rénovation. «Il y avait parfois une certaine frustration, a dit Lacroix. Le fait de les côtoyer m'a amenée à faire certains changements. Eux aussi ont changé leur façon de composer entre eux, avec moi ou avec Claude (St-Jean, l'entraîneur). On s'est tous ajustés.»

Transformée

Finalement, Lacroix est arrivée à Rome transformée. Quand son maillot s'est déchiré quelques minutes avant la finale, elle a pris ça en riant. Un an plus tôt, un tel incident l'aurait fait paniquer. «Mon entraînement n'a pas été aussi intense et pointu qu'à Pékin, mais la confiance que j'avais sur le bloc, juste mon enthousiasme, mon attitude face aux championnats, ont fait en sorte que j'ai obtenu ma meilleure performance.»

Ce mercredi, Lacroix se sent d'attaque pour nager le 200 m papillon en 2:07 - elle a noté les chronos des récentes sélections australiennes avec l'intention de se qualifier pour les championnats panpacifiques d'Irvine, en Californie, du 3 au 7 août. Les «panpacs» serviront ensuite de tremplin pour les Jeux du Commonwealth de New Delhi, en octobre.

Disputées en grand bassin, les sélections de Montréal représentent la première compétition nationale d'importance en cette ère post-combinaison et post-polyuréthane. Depuis le 1er janvier, seuls les maillots en tissu sont permis. Les hommes sont limités à un bermuda, tandis que le maillot des femmes ne peut descendre sous le genou et doit être dépourvu de fermeture éclair.