Victime d'un torticolis, Michael Phelps a conclu ses Championnats des États-Unis vendredi à Indianapolis par un forfait sur 100 m libre dommageable pour l'intérêt de l'épreuve, même si sa rencontre contre les sprinteurs ne devait de toute façon pas avoir lieu aux Mondiaux de Rome.

L'annonce préalable d'une conférence de presse de Phelps dès l'arrivée de sa série sans passer par le bassin de récupération avait suscité l'étonnement.

L'apparition de la star quelques secondes avant son départ théorique en civil au bord du bassin a confirmé les soupçons.

Les explications de ce forfait furent rapides à venir.

«Hier matin (jeudi), je me suis réveillé avec un torticolis. J'ai reçu des soins et la journée s'est bien passée, même si la finale du 100 m papillon n'a pas été très agréable. Mais ce matin, c'était pire. Il était préférable de ne pas prendre de risque», a déclaré Phelps.

«Je ne suis pas étonné. Depuis hier, je le vois en train de s'étirer le cou», a confirmé le Français Frédérick Bousquet, qui participait à la série précédente.

La finale de la soirée, qui sert de sélection pour les Mondiaux de Rome, se fera donc sans son principal centre d'intérêt.

Pas de duels contre les gros bras

Après ses huit titres olympiques de Pékin, Phelps, 24 ans, avait en effet décidé de délaisser les épreuves «contraignantes» (200 m et 400 m 4 nages) pour se concentrer sur le sprint.

Et évidemment le monde de la natation se faisait un plaisir de voir le génie se confronter aux gros bras du sprint lors du rendez-vous planétaire dans un peu plus de deux semaines (26 juillet au 2 août).

Mais sur ce sujet, Bob Bowman, l'entraîneur de Phelps, a vite fait déchanter ceux qui attendait le 100 m libre de Rome avec impatience.

«Très franchement, Michael n'aurait pas nagé le 100 m libre à Rome parce qu'il y a conflit avec le 200 m papillon. Et il est tellement bien sur le 200 m papillon actuellement que le choix était fait», a indiqué Bowman.

Phelps aurait en effet eu à choisir entre le 100 m libre et le 200 m papillon car les demi-finales du 100 m libre et la finale du 200 m papillon ont lieu le 29 juillet à quelques minutes d'écart.

Reste que les spectateurs italiens vont pouvoir se régaler du phénomène.

En deux jours dans le bassin de l'Université d'Indianapolis, il a prouvé que malgré 6 mois sans entraînement après son triomphe dans la capitale chinoise il restait hors d'atteinte.

Après avoir gagné sans frémir le 200 m libre et le 200 m papillon mercredi, il a battu son 27e record du monde jeudi en s'appropriant celui du 100 m papillon (50.22).

Le nageur de Baltimore, qui compte dorénavant cinq records du monde, s'alignera donc sur les trois épreuves individuelles qu'il a gagnées ces deux derniers jours et peut certainement prétendre aux relais et notamment le 4x100 m.

Mais d'ici-là pas de vacances.

«Le grand truc est le mur. Je n'ai pas très bien touché le mur sur le papillon. Je dois «travailler le mur» pour améliorer le virage,» a expliqué Phelps, qui va prendre un jour de repos.

Ensuite, il se remettra au travail pour pouvoir se rendre à Rome et frapper un grand... coup.