Avec 14 médailles au compteur après les quatre premières Coupes du monde, on peut dire que les patineurs de vitesse sur courte piste Marianne St-Gelais et Charles Hamelin connaissent un excellent début de saison. Pourtant, ce n'était pas nécessairement les podiums qu'ils visaient.

«Je me mets rarement des objectifs de médailles pour une saison, j'ai plutôt des objectifs de courses, a déclaré St-Gelais en entrevue avec La Presse Canadienne. Pour les quatre premières Coupes du monde, je voulais plutôt essayer des trucs que je ne fais pas souvent. Comme au 500 m, je suis une fille qui a de bons départs et qui est habituée de me retrouver rapidement à l'avant et de tirer mes courses. Quand je me retrouve comme aux Olympiques, où je me suis retrouvée dans une situation où je devais effectuer un dépassement, je perds mes moyens, car je n'en ai pas assez fait. Je veux donc me placer dans ces situations, car clairement, c'est une lacune qu'il faut que je travaille.

«Oui, ça m'a apporté de bons résultats jusqu'ici. Mais je ne compte pas en termes de médailles, mais de belles courses. Je suis vraiment restée avec ce plan-là et je n'ai pas changé d'idée, même si m'a occasionné une disqualification (au 1000 m à Montréal), ou des chutes, peu importait.»

«C'est comme je m'attendais, a pour sa part expliqué Hamelin, qui a remporté une médaille d'or, trois d'argent et deux de bronze jusqu'ici. Les deux premières compétitions, en Amérique, se sont bien déroulées: j'ai eu des bonnes courses, mais j'ai été malade, alors les résultats s'en sont ressentis. Mais on a vu en Asie que la forme était de retour et j'ai eu de biens meilleurs résultats. Je suis vraiment satisfait de mon début de saison et je me sens bien pour la suite.»

La saison 2014-15 est la première de l'olympiade qui mènera aux Jeux d'hiver de Pyeongchang, en 2018. Sans dire que cette saison n'est pas prise au sérieux par les deux patineurs - interviewés alors qu'ils étaient en route pour la famille St-Gelais, à Saint-Félicien, où les tourtereaux passeront Noël - il s'agit assurément d'une année de transition pour eux.

«C'est important de le voir comme tel, a dit St-Gelais, gagnante de huit médailles jusqu'ici, dont une d'or. Il faut apprendre à connaître nos nouveaux adversaires, les nouvelles règles, etc. C'est toujours à recommencer à chaque année, mais en début de cycle, il y a plusieurs choses qui s'ajoutent. Si on a des changements à faire au niveau de la tactique, de nouvelles lames à essayer, c'est vraiment l'année pour le faire. On se dit: «OK, on en a scrapé une, mais c'est celle-là qu'il fallait «scraper'.»

«On a pris plus de repos à la fin de la saison et on a commencé à patiner un peu plus tard, a indiqué Hamelin. Ça a peu affecté la forme du début de saison. La forme que j'avais en septembre l'année passée, je ne l'ai retrouvée qu'en novembre cette année. C'est l'année pour le faire. On veut travailler sur un paquet de choses, mais il faut aussi prendre un peu de repos quand on peut en prendre et c'était l'année pour le faire.»

Bien que d'obtenir de bons résultats ne ne soit pas l'objectif premier de la présente saison, on ne peut pas demander à ces compétiteurs de ce contenter de peu non plus. Les deux patineurs ont les yeux tournés vers les Championnats du monde, qui seront présentés à Moscou, du 13 au 15 mars prochain. C'est là que St-Gelais et Hamelin espèrent frapper leur plus grand coup de la saison.

«Je vise vraiment le titre de champion du monde (du classement général), a admis Hamelin. C'est vraiment quelque chose qui manque à mon tableau. C'est une chose que le Canada n'a pas réussie depuis vraiment longtemps. Marc Gagnon est le dernier à l'avoir fait, en 1998.»

«C'est sûr que je vise un titre de championne du monde, a renchéri St-Gelais. Ça manque à mon palmarès. Mais je ne mets pas de pression de résultats: je veux faire des belles courses, je veux que ce soit mon objectif jusqu'à la fin de la saison. Habituellement, si tu fais des belles courses, les résultats suivent. Mais je veux surtout que cette saison me fasse avancer et non reculer. Pour faire ça, tu dois prendre des risques. Alors sans parler de médailles ou de résultats, je veux progresser dans le bon chemin, c'est-à-dire vers les médailles olympiques de 2018.»

Les deux patineurs ne s'accordent que peu de repos dans le temps des Fêtes: ils ont pris la route du Saguenay-Lac-Saint-Jean immédiatement après leur entraînement matinal de mercredi et dès le 26, ils seront de retour sur la glace, à Saint-Félicien, en plus de s'entraîner à Montréal à leur retour le lendemain. Leur prochaine Coupe du monde sera disputée à Dresde, en Allemagne, au début février.