Au lendemain des premières sélections de la saison, le patineur de vitesse Mathieu Giroux était déjà de retour sur la glace de l'Oval olympique de Calgary, hier. Pour un entraînement "secret".

Au téléphone, on sent le sourire en coin, mais le fond est sérieux. Giroux s'est qualifié au 1500 et au 5000 mètres la semaine dernière, finissant chaque fois troisième, mais c'est à peu près tout ce qu'il tirait de positif de ce premier rendez-vous de la saison olympique. Il a sauvé les meubles, en quelque sorte.

Il s'est senti en décalage sur les plans chronométrique, physique et technique.

Giroux n'avait qu'une explication pour ce faux pas automnal: une période d'affûtage trop appuyée et trop prononcée. En d'autres termes, le champion olympique de la poursuite a trop levé le pied avant la compétition.

«Pour arriver dans une forme optimale, la plupart des athlètes aiment se reposer beaucoup. Moi, à l'inverse, je préfère m'entraîner normalement pour être bien activé en vue des courses», a résumé le patineur de 28 ans, qui en veut pour preuve ses plans d'entraînement d'avant les Jeux olympiques de Vancouver, qu'il se félicitait d'avoir conservés.

D'où ce retour à l'entraînement hâtif dans l'optique de bien amorcer ce dernier bloc d'entraînement de trois semaines avant la première Coupe du monde de la saison, à Calgary justement, du 8 au 10 novembre.

Nouvelle entraîneuse

Installé en Alberta depuis le 1er juillet, après s'être essentiellement entraîné en solitaire à Montréal au cours des trois dernières années, Giroux dit devoir s'ajuster à la façon de procéder de son entraîneuse Xiuli Wang, l'ancienne coach de Clara Hughes.

«C'est notre première saison complète ensemble, a souligné Giroux. On apprend à se connaître encore, surtout à bien gérer la préparation pour une compétition. On s'est trompés un peu cette fois-ci, ça n'a pas été aussi bien qu'on pensait. C'est un accident de parcours et c'est bien que ça arrive maintenant. On va réajuster le tir.»

La sélection pour les quatre premières épreuves de Coupe du monde n'était pas une nécessité absolue - les sélections olympiques n'auront lieu qu'à la fin de l'année -, mais l'athlète originaire de Pointe-aux-Trembles tenait à être de l'équipe canadienne.

Ces épreuves détermineront les quotas attribués à chaque pays pour Sotchi, et Giroux veut y jouer un rôle.

Les épreuves d'Astana (Kazakhstan) et Berlin lui offriront également un avant-goût des conditions qui prévaudront dans la station balnéaire russe.

«Je n'ai pas eu beaucoup de Coupes du monde ces dernières années, a rappelé celui qui s'est consacré à ses études en pharmacie, au péril de son statut dans l'équipe nationale (NDLR: il avait été réintégré en décembre 2012, à l'issue d'une saga qui avait fait grand bruit dans les médias). C'est quand même important de me réexposer le plus possible aux glaces lentes qu'on retrouve en Europe.»

Deux patineurs québécois accompagneront Giroux sur le circuit de la Coupe du monde: l'ex-champion mondial junior Laurent Dubreuil (500 m et potentiellement 1000 m) et le surprenant Alexandre St-Jean (500 m), 20 ans et fraîchement issu du courte piste comme Giroux.

Le "vieux" Jeremy Wotherspoon a eu moins de succès. À ses premières courses depuis les JO de Vancouver, l'homme aux 67 victoires en Coupe du monde a dû se contenter du 11e rang au 500 m, distance dont il détient encore le record mondial. L'Albertain de 36 ans vise toujours une qualification aux sélections olympiques de Calgary, du 28 décembre au 3 janvier.