Le patineur de vitesse courte piste Charles Hamelin a été détrôné de son titre de champion canadien par Michael Gilday, il y a 10 jours, à Montréal. Signe de déclin pour le double médaillé d'or olympique? Pas du tout, assure l'athlète de 28 ans.

«Sérieusement, je ne me suis jamais senti aussi fort à un championnat canadien», a affirmé Hamelin en entrevue la semaine dernière, citant au passage ses deux victoires aux 500 et 1000 mètres, agrémentées de deux «records de piste» à l'aréna Maurice-Richard. «Ça prouve que la forme était là.»

Des chutes aux 1500 [7e] et 3000 [8e] ont cependant ouvert la porte à Gilday, couronné pour la première fois. Un moindre mal pour Hamelin, qui ne ciblait qu'une seule chose, sa sélection pour les Championnats du monde de Debrecen et la Coupe du monde préolympique de Sotchi, qui s'ouvre aujourd'hui au Iceberg Skating Palace.

Vrai que Hamelin paraît plus affûté que jamais. «Tout le monde te dit ça!», lance sa blonde, Marianne St-Gelais, qui s'est jointe spontanément à la conversation. «J'ai peut-être perdu cinq ou six livres, ce n'est pas tant que ça», conteste le patineur de 155 livres. Sa masse adipeuse est de 7%, soit «dans les mêmes eaux» qu'aux JO de Vancouver.

Il n'a pas suivi de régime particulier, son poids suivant simplement une courbe naturelle vers le bas au fil des entraînements et des compétitions. «J'ai fait plus attention dans le temps des Fêtes, précise-t-il. J'ai pris deux ou trois bières. J'évite les excès.»

Et ce n'est pas à Sotchi qu'il prendra du poids, car lui et ses 11 coéquipiers prévoient un choix alimentaire particulièrement exécrable. «Les patineurs artistiques y sont déjà allés et il paraît que la bouffe est vraiment dégueulasse...»

Continuer sur ses succès de l'automne

De toute façon, Hamelin n'est pas dans la station balnéaire russe pour un voyage gastronomique. Il vise plutôt à se familiariser avec les futures installations olympiques et prendre ses repères. En ce qui concerne la compétition, il souhaite continuer sur ses succès de l'automne alors qu'il est monté sur le podium à sept reprises lors des quatre premières Coupes du monde.

«La grande différence avec les deux ou trois dernières années, c'est que durant l'été, il n'y a pas eu de blessures qui m'ont sorti de la glace pendant une couple de semaines, souligne l'athlète de Sainte-Julie. En Asie, je savais qu'on n'était pas dans notre meilleure forme, mais j'ai quand même réussi à faire de bonnes performances, à gagner des médailles sur presque toutes les distances que je courais. Sotchi, ça va juste être le fun. On voudra prendre le plus d'information possible pour se mettre dans le bain des Jeux.»

Contrairement à ses coéquipiers, Hamelin fera l'impasse sur la dernière Coupe du monde de la saison, en Allemagne. Il rentrera immédiatement à Montréal afin de préparer les Mondiaux de Debrecen (en Hongrie, du 8 au 10 mars), où il visera la première place du classement général, un des rares titres qui manque à son palmarès.