Quand Meng Wang est arrivée à Calgary, il y a 10 jours, pour la première Coupe du monde de la saison, le petit monde de la courte piste avait les yeux rivés sur elle. La Chinoise qui a obtenu le plus de médailles aux Jeux d'hiver avait-elle retrouvé sa forme d'antan? Allait-elle dominer la discipline avec son aplomb habituel?

Meng Wang a finalement répondu à ces questions et personne n'a eu besoin de traducteur pour comprendre: même après une pause de près de deux ans, la Chinoise est encore la reine sur 500 m. À Calgary, elle a remporté l'or sur cette distance et a fait de même samedi à Montréal.

«Son retour a créé un nouveau contexte pour nous», admet d'emblée Yves Hamelin, directeur de l'équipe canadienne. À des journalistes qui lui faisaient remarquer qu'elle avait connu de bonnes saisons dans les années passées, Marianne St-Gelais s'est empressée de préciser: «Oui, mais Meng Wang n'était pas là.»

St-Gelais connaît bien la Chinoise, et c'est avec elle qu'elle a partagé le podium sur 500 m à Vancouver: la Québécoise sur la deuxième marche et Wang tout en haut. Wang avait aussi gagné l'or sur cette distance à Turin et entend répéter l'exploit à Sotchi, l'hiver prochain.

Mais le retour de Wang - qui a notamment été suspendue 11 mois par sa fédération pour une mystérieuse raison disciplinaire - ne se fait pas sans heurts. La patineuse de 27 ans ne domine plus avec la même superbe. Au 1000 m, par exemple, elle a été incapable de se qualifier lors des deux premières Coupes du monde de la saison.

«Ce n'est pas la même Wang qu'aux Jeux olympiques, ça c'est certain, renchérit St-Gelais. Pour avoir souvent couru contre elle, je remarque qu'elle est moins tranchante, qu'elle a moins d'agressivité et de puissance. Mais je ne suis pas inquiète pour elle! Je suis certaine qu'elle va revenir avec la forme et les jambes d'avant.»

Puis St-Gelais rappelle qu'il serait facile, étant donné le palmarès de Wang, d'oublier l'exploit que représente son retour: «Elle a quand même pris deux années sabbatiques. Revenir et gagner le 500 m,je lui lève mon chapeau!»