Ça ressemblait aux Jeux olympiques: un début couci-couça et un feu d'artifice pour la fin. «Sentiment de déjà-vu», a d'ailleurs pensé Charles Hamelin en sortant de la glace à l'aréna Maurice-Richard, hier après-midi.

Bilan de cette journée faste? Sept médailles, dont quatre d'or, en conclusion de la première étape de la Coupe du monde de patinage de vitesse courte piste, marquée par l'absence de l'équipe coréenne, puissance mondiale de la discipline, et de la championne olympique chinoise Meng Wang.

Il faut le souligner, a concédé Marianne St-Gelais, médaillée d'or au 500 mètres, mais ce n'est pas une raison pour bouder son plaisir, même si les foules ont été modestes durant tout le week-end. «Il faut rester réaliste avec les victoires qu'on a eues en fin de semaine, mais je ne veux rien m'enlever, a indiqué la vice-championne olympique. Je suis super fière de ce que j'ai accompli. J'ai beaucoup appris. Ç'a été une belle expérience pour nous. On en sort vraiment plus fortes et confiantes.»

Comme à Vancouver, Hamelin a conclu la compétition avec deux médailles d'or, au 500 m et au relais, avec ses coéquipiers François-Louis Tremblay, Michael Gilday et son frère François.

Véritable rédemption pour le double champion olympique qui, la veille, avait été exclu du podium du 1500 m après un dépassement qu'il a mal digéré.

«Il était marabout hier, a dit St-Gelais, sa blonde. Ça le chicotait un peu. Il a montré à tout le monde que c'était lui, le meilleur.»

Hamelin a admis que l'incident de la veille l'avait un peu secoué. «Disons que ça met un baume sur les petits bobos, a-t-il convenu. C'est une de mes forces d'oublier ce qui s'est passé. Je me suis concentré sur ce que j'avais à faire au 500 m et ça allait de mieux en mieux. En finale, j'ai fait une course parfaite et ça ne pouvait aller mieux au relais.»

Si St-Gelais et Hamelin ont confirmé leur statut de leaders de l'équipe, deux patineurs ont démontré qu'il faudra maintenant compter sur eux sur une distance qui a peu souri au Canada au cours des dernières années, le 1500 m. Guillaume Bastille a gagné l'or et la revenante Marie-Ève Drolet a décroché l'argent.

Médaillé de bronze dans la même épreuve samedi, Bastille a été la révélation canadienne du week-end. En comptant le repêchage de samedi matin, il a disputé un total de neuf courses de 1500 m, acquérant de la force au fur et à mesure de la compétition. Constamment aux avant-postes, il a disputé une finale parfaite. «Ç'a été la concrétisation de toute ma compétition», a dit le patineur de 25 ans originaire de Saint-Modeste, village de 1000 habitants en périphérie de Rivière-du-Loup.

Contrairement à son coéquipier Hamelin, Bastille semble particulièrement à l'aise dans le contexte des nouveaux règlements mis en place par la fédération internationale, qui favorisent les dépassements. Le sujet a été sur toutes les lèvres durant le week-end. «Je suis un patineur instinctif qui aime l'attaque, la contre-attaque, les courses qui bougent beaucoup, a-t-il relevé. Les nouvelles règles favorisent ça un peu.»

Dans l'avalanche de médailles - 11 au total pour le Canada durant la compétition, contre 10 pour les États-Unis -, une est passée plus inaperçue, celle de Valérie Lambert, qui a enlevé le bronze au 500 m. À une première participation à une finale de Coupe du monde, elle n'a pas été intimidée.

«Avant la compétition, mon entraîneur m'avait dit de ne pas me fixer d'objectif, mais je tenais à faire une finale, a dit la Sherbrookoise. Rendue là, il ne reste qu'une fille à battre pour gagner une médaille. C'est une première étape et j'espère que les autres viendront plus vite!»

Lambert, Saint-Gelais et Drolet ont uni leurs efforts à ceux de Valérie Maltais pour monter sur la troisième marche du podium au relais.

La Coupe du monde se transporte maintenant au Pavillon de la jeunesse de Québec, de vendredi à dimanche prochain.