Les patineurs canadiens n'avaient pas promis de miracles pour les deux premières Coupes du monde de la saison de patinage de vitesse courte piste. Et en dépit de quelques performances encourageantes, miracles il n'y a pas eu, ce week-end, à Pékin.

Le Canada a conclu la première manche de la Coupe du monde avec une récolte totale de cinq médailles, dont trois individuelles. Dimanche, Charles Hamelin a enlevé l'argent en finale du 1000 mètres, un premier podium individuel pour les hommes en Chine. A-t-il eu l'impression de sauver la mise? «Peut-être un peu, oui», a reconnu le leader de l'équipe canadienne quelques heures plus tard en conférence téléphonique.

Hamelin, quatrième du 1500 m samedi, était loin d'être abattu. Le patineur de Sainte-Julie a rappelé que l'équipe canadienne abordait cette première portion du calendrier international encore fatiguée après une intense phase d'entraînement estivale, qui a culminé par les sélections olympiques du mois dernier à Vancouver. L'équipe s'est pointée en Asie sans période d'affûtage spécifique. Les objectifs ultimes restent les Coupes du monde nord-américaines (Montréal et Marquette, en novembre) et bien sûr les Jeux de Vancouver, en février, a-t-il rappelé.

«Notre niveau de course s'améliorera au fur et à mesure qu'on s'approchera de Vancouver», a affirmé Hamelin, dont le frère cadet François a pris le quatrième rang au 1000 m.

N'empêche, Hamelin s'en voulait un peu de s'être fait voler la deuxième place par son rival chinois dans le dernier virage du relais 5000 m, course remportée par la Corée. «On est un peu déçus. On aurait aimé ça gagner ou arriver deuxième», a-t-il confié, se faisant le porte-parole de ses trois coéquipiers en finale, soit son frère François, Olivier Jean et François-Louis Tremblay.

Deux médailles pour St-Gelais

Alors qu'on attendait davantage les hommes, ce sont les femmes qui ont remporté la majorité des médailles canadiennes à Pékin, soit une d'argent et deux de bronze.

Samedi, Jessica Gregg et Marianne St-Gelais ont confirmé la force du Canada au 500 m, décrochant respectivement l'argent et le bronze. Dimanche, les deux patineuses ont uni leurs efforts à ceux de Tania Vicent et Valérie Maltais pour monter sur la troisième marche du podium au relais 3000 m.

La Corée s'est nettement imposée devant les États-Unis. Le Canada a pour sa part profité d'une chute de la Chine avec cinq tours à faire.

La jeune St-Gelais, 19 ans seulement, a eu la délicate tâche de remplacer Kalyna Roberge, blessée, à titre de finisseuse du relais. «C'est sûr que Kalyna est un point de fort de l'équipe, mais il faut aussi apprendre à patiner sans elle parce qu'on ne sait jamais ce qui peut arriver», a souligné l'athlète de Saint-Félicien, championne du monde junior du 500 m.

La Corée a largement dominé la Coupe du monde de Pékin, gagnant 11 médailles, dont cinq d'or. La suprématie coréenne a été particulièrement sentie au niveau masculin avec un balayage des épreuves. L'équipe américaine, fraîchement sortie elle aussi d'une sélection olympique, a conclu la compétition avec cinq podiums.

«C'est sûr que pour les Jeux olympiques, on sera encore plus forts», a promis Marianne St-Gelais.

La prochaine Coupe du monde sera disputée de jeudi à dimanche, à Séoul, en Corée.