Fidèles à la tradition, les patineurs québécois ont largement dominé les sélections olympiques de patinage de vitesse sur courte piste, qui se sont conclus hier matin à Vancouver avec un 1000 mètres sans grand enjeu. La composition finale de l'équipe ne sera connue que le 26 août - le comité de sélection dispose de deux choix discrétionnaires -, mais selon toute vraisemblance, neuf des 10 olympiens proviendront du Québec. Sans oublier Charles Hamelin, déjà qualifié, voici un résumé de la performance des heureux élus, avec un commentaire d'Yves Hamelin, directeur du programme de courte piste.

FEMMES

Kalyna Roberge, 22 ans, deuxièmes Jeux

Ses sélections: cinq victoires, première au classement général

«À l'image de Tania Vicent, ça faisait un petit bout qu'elle n'avait pas vécu un processus de sélection où elle pouvait s'exprimer comme à l'habitude. Ça a été la Kalyna qu'on a vue en 2006, 2007 et 2008. Capable, donc, de gagner sur n'importe quelle distance. Elle est complètement revenue de sa blessure (à une hanche).»

Jessica Gregg, 21 ans, premiers Jeux

Ses sélections: deux victoires, une troisième place

«Elle a été la hauteur de ce qu'elle a démontré au cours des dernières années. Une spécialiste du 500 mètres qui a l'avantage d'être très, très régulière. Elle réussit à bien exploiter son départ. Elle a une bonne pointe de vitesse. Elle a aussi fait des progrès aux 1000 et 1500 mètres.»

Marianne St-Gelais, 19 ans, premiers Jeux

Ses sélections: deux deuxièmes places (500 m), deux troisièmes places (1500 m)

«Ça se compare un peu à Jessica Gregg. Elle est cependant plus jeune et moins expérimentée. Elle se devait de garder à l'extérieur ce qu'on peut appeler la nervosité du moment. Parfois, ça joue un peu contre elle. Mais on a senti qu'elle acquérait une erre d'aller d'une ronde à l'autre. Elle a réussi à sortir ses meilleures courses à chaque finale.»

Tania Vicent, 33 ans, quatrièmes Jeux

Ses sélections: une victoire, une deuxième place, deux troisièmes places

«Sa compétition reflète parfaitement la qualité de sa préparation estivale. Elle s'est bien sentie tout l'été et elle est arrivée ici confiante. Dans ce genre de contexte, elle a presque toujours bien produit. Elle avait un plan très précis, qu'elle a exécuté à la perfection. Donc, performance exceptionnelle. Une fille de 33 ans qui démontre autant de régularité sur la glace... On est agréablement surpris. Après une opération et tout ce qui s'est passé, ça aurait pu être différent.»

Trois candidates probables pour le poste discrétionnaire: Valérie Maltais, Amanda Overland et Marie-Ève Drolet.

«Un choix difficile. Ça va se jouer sur ce qu'on considérera le mieux pour l'équipe: veut-on bonifier le relais ou une distance individuelle? C'est ce qui va orienter notre décision.»

* * *

HOMMES

Olivier Jean, 25 ans, premiers Jeux

Ses sélections: quatre victoires, premier au classement général

«Dans une compétition comme celle-là, il a toujours des hauts et des bas. Parce qu'Olivier, c'est un gagnant. Ses stratégies sont bonnes. Il va faire tout ce qu'il faut pour passer d'une ronde à l'autre, de faire sa finale, de gagner sa finale. À l'occasion, ça l'oblige à faire certains dépassements un peu serrés, mais à cause de sa corpulence, il se fait prendre un peu. Il a une grande force mentale. Il doit revenir sur ses pieds quand arrive une mésaventure. Mais il y parvient toujours.»

Guillaume Bastille, 24 ans, premiers Jeux

Ses sélections: trois victoires, deux deuxièmes places

«Un spécialiste du 1500 mètres, qui est aussi capable de sortir de très bons 1000 mètres. Il est en mesure de soutenir un très haut tempo sur plusieurs tours. Très, très régulier à chaque course. Dans des compétitions précédentes, il a souvent fait des dépassements qui lui ont fait mal, qui ont créé des disqualifications. Mais là, ses 1500 mètres ont été impeccables.»

François Hamelin, 22 ans, premiers Jeux*

Ses sélections: quatre deuxièmes places, une troisième place

«Un généraliste et non un spécialiste. Il a été capable de s'exprimer sur toutes les distances. Il a été un de nos trois meilleurs au niveau vitesse. Olivier et François ont eu les meilleurs tempos au tour. Ce sont des signes qui ne trompent pas. Il a été régulier et il a échappé une victoire par trois millièmes. Ce qui lui a principalement nui: sa chute au départ du deuxième 500 mètres et sa disqualification dans le dernier 500 mètres.»

* Il pourrait être délogé par François-Louis Tremblay, le vice-champion olympique du 500 mètres, qui a demandé une exemption médicale. Mais il deviendrait alors le candidat logique au poste discrétionnaire.