Le patinage artistique masculin a évolué pendant les 18 mois où le triple champion du monde Patrick Chan a été à l'écart de la compétition.

Le Torontois de 25 ans se présente donc aux Championnats du monde cette semaine dans le rôle de négligé pour la première fois depuis des années, avouant qu'il n'est pas tout à fait au niveau de quelques autres patineurs.

Mais son entraîneuse Kathy Johnson a noté que c'est en partie le retour de Chan l'automne passé qui a forcé ses rivaux à se remettre au travail en quête d'un niveau encore plus relevé.

«C'est drôle, car encore une fois cette année, Patrick a placé la barre quand il a gagné Skate Canada (en octobre), a déclaré Johnson. Certains patineurs sont repartis en se disant: "Nous y revoilà. Nous devons trouver un moyen de le battre."

«Et ils ont commencé à ajouter plus de quadruples sauts à leurs programmes. Et c'était après Skate Canada lorsque Patrick a gagné que Yuzuru (Hanyu, le champion olympique) a mis deux quadruples dans son programme court. Les patineurs se poussent toujours l'un l'autre.»

Chan a fait une pause après avoir terminé deuxième derrière Hanyu aux Jeux olympiques de Sotchi. Il a réussi un retour à la compétition victorieux, devançant Hanyu à Skate Canada.

Et maintenant, alors que Chan a inséré trois quadruples sauts - un dans son programme court et deux dans son programme libre - Hanyu en exécute cinq en tout. Le Chinois Jin Boyang est devenu le premier partineur de l'histoire à réussir quatre quadruples sauts dans son programme libre aux championnats des Quatre continents, en février.

Mais c'est Chan, reconnu pour la qualité d'ensemble de son patinage, qui a remporté l'or.

D'ailleurs, Chan n'apprécie guère que tout l'accent soit mis sur les quadruples sauts, affirmant récemment que le sport est devenu un «concours de "slam dunk".»

«Qu'y a-t-il d'autre une fois qu'ils ont exécuté leurs quadruples? Rien. Voilà. C'est tout ce qu'il y a à dire, a déclaré Chan après son entraînement, lundi. Ça ne prend pas un génie pour s'en rendre compte. Je pense que c'est assez évident.

«Ils les exécutent aux dépens d'autres éléments. C'est une stratégie différente, mais ce n'est pas ma stratégie. Parce que ça ne me convient pas d'exécuter quatre quadruples sauts et d'avoir ensuite à précipiter mon jeu de pieds ou la section plus lente de mon programme. Ce n'est pas satisfaisant pour moi.»

Pourtant, les programmes de Chan cette saison sont techniquement plus difficiles que tout ce qu'il a fait auparavant. Aux championnats des Quatre continents, il a exécuté avec succès deux triples Axel et deux quadruples boucles piquées dans son programme libre pour la première fois.

Johnson a mentionné qu'ils analyseront le tout à l'issue de la saison et qu'ils examineront comment ils peuvent augmenter encore plus le degré de difficultés. Il maîtrise un deuxième quadruple - le Salchow - qu'il ajoutera probablement à ses programmes la saison prochaine

Mais pour l'immédiat, la patience est de mise pour le retour de Chan.

«Il a connu une très bonne année, il a remporté trois compétitions majeures, ce qui est assez bon à son retour à la compétition, a déclaré Johnson. Nous y allons avec une approche très mesurée, sans rien exagérer. Nous avons définitivement un plan en tête pour les deux prochaines années.»

Cela fait trois ans que Chan n'a pas participé aux Championnats du monde. C'était en 2013 à London, en Ontario, où il a remporté sa troisième médaille d'or consécutive.

Et il n'a rien perdu de son désir de monter sur la plus haute marche du podium.

«C'est la raison pour laquelle je suis revenu. Si je n'avais pas ce désir, j'aurais continué les spectacles, a confié Chan. J'aime faire des spectacles, mais j'ai toujours le désir d'être le meilleur au monde. C'est pourquoi nous faisons de la compétition.»

Le Torontois Nam Nguyen, cinquième l'année dernière aux mondiaux, est l'autre patineur canadien inscrit à la compétition. Le programme court chez les hommes sera présenté mercredi au TD Garden.