Un saut dans le vide à 13 000 pieds d'altitude a aidé Patrick Chan à mettre les choses en perspective.

«Vous tirez la corde et, oh mon dieu, la vue est incroyable, a déclaré Chan. Ça te fait réaliser ta petitesse et combien le monde du patinage artistique est petit.»

Le Torontois de 24 ans avait prévu une nouvelle aventure de parachutisme, mardi, à Montréal, avec les autres patineurs canadiens Kaitlyn Weaver et Andrew Poje, Eric Radford, Jeffrey Buttle et Joannie Rochette - qui a introduit Chan à ce sport extrême lors d'un récent séjour en Floride.

Le triple champion du monde a confirmé la semaine dernière qu'il allait effectuer un retour à la compétition après une année d'aventures au cours desquelles il s'est adonné au parachutisme, au surf et au ski en pleine nature. Il a même sa propre étiquette de vin de glace, dont le lancement est prévu en juin.

«Je pense que ces moments de plaisir m'aideront à mon retour au patinage, je pourrai me rappeler que "Hé, regardez la belle vie que j'ai". Le patinage et mon classement ne changent rien sur qui je suis et ce que je peux faire.»

Chan n'a pas osé parler à son entraîneuse Kathy Johnson de son aventure de saut en parachute avant d'être de retour sur la terre ferme.

«De cette façon, je n'avais pas à composer avec sa colère», a déclaré Chan, en riant.

Il établit par ailleurs un parallèle entre le saut d'un avion et les sauts sur la patinoire.

«Très, très effrayant, a avoué Chan lors d'une téléconférence. L'anticipation était très similaire.»

Chan a pris du recul par rapport à la compétition après sa médaille d'argent aux Jeux olympiques de Sotchi l'an dernier. Il croit qu'il aurait poursuivi le patinage même s'il avait gagné la médaille d'or à Sotchi.

Le septuple champion canadien a été un spectateur attentif de la compétition de danse sur glace au cours de la dernière saison - Kaitlyn Weaver et Andrew Poje, qui ont remporté la médaille de bronze aux championnats du monde, sont de bons amis et s'entraînent au même endroit à Detroit.

Il a aussi admis qu'il a «jeté un oeil» aux programmes des hommes quelques jours après les championnats du monde, passant rapidement sur les gros sauts.

Chan n'a pas été très impressionné par ce qu'il a vu en cette saison post-olympique.

«Rien de spécial, a-t-il dit. Ç'a été une compétition très excitante, techniquement tout le monde a bien sûr fait les quadruples sauts, mais nous en avons vu chez les hommes depuis deux ou trois saisons, c'était donc prévisible.»

Chan affirme qu'il vise maintenant à présenter un programme qui lui permette d'en retirer de la fierté.

«J'espère faire quelque chose que les gens voudront regarder dans les années à venir, que les entraîneurs voudront montrer à leurs patineurs en leur disant «voilà ce qu'il faut pour être un champion, et voici ce qu'est le patinage.'

«C'est ce que je cherche à faire, c'est vraiment mon objectif, et non pas de gagner à tout prix une médaille. C'est là ou j'en suis dans ma carrière.»

Le retour de Chan constitue une bonne nouvelle pour le patinage masculin au pays. En l'absence de Chan, l'olympien Kevin Reynolds a connu des problèmes, puis il s'est blessé à la hanche. Dans ce contexte, le jeune Nam Nguyen, 16 ans, a remporté le titre canadien et il s'est classé cinquième aux mondiaux.

Les danseurs sur glace Tessa Virtue et Scott Moir, champion olympique, ont également fait l'impasse sur la dernière saison et ils n'ont pas encore annoncé leur plan pour l'avenir.