La Canadienne Keatlyn Osmond a fait fi de la pression, jeudi à London en Ontario, alors qu'elle a pris la quatrième place du programme court féminin aux Championnats du monde de patinage artistique. L'Albertaine de 17 ans a signé la meilleure performance de sa jeune carrière avec une note de 64,73, une progression de plus de quatre points sur sa marque personnelle.

«C'est incroyable. Juste avant mon programme, Ravi (Walia, son entraîneur) m'a dit d'éteindre mon cerveau et de me laisser aller sur la glace. Avant chaque saut, je me disais : "n'y pense pas, n'y pense pas", et cela a fonctionné!»

La Championne canadienne a réalisé une progression remarquable en quelques mois. «J'en étais encore à apprendre les triples sauts l'année dernière et je les fais maintenant en combinaison, a-t-elle expliqué. Aujourd'hui, j'étais à l'aise avec tous les éléments de mon programme et je le serai encore samedi, dans le programme long. Je ne me préoccupe pas trop du classement, je veux simplement bien patiner.»

Si la jeune patineuse réussit encore à trouver l'interrupteur de son cerveau, elle pourrait causer toute une surprise et offrir au Canada la possibilité d'avoir deux patineuses dans la compétition féminine des Jeux de Sotchi.

C'est la revenante coréenne Yuna Kim qui a pris les devants avec un programme sans faille, mais un peu en deçà de ceux qu'elle avait l'habitude de patiner avant sa longue pause des compétitions. La championne olympique a concédé : «certains éléments n'étaient pas au niveau que je l'aurais souhaité, mais je suis quand même satisfaite.

«J'étais un peu nerveuse parce que cela faisait longtemps que je n'avais pas fait les mondiaux, mais j'ai pris part à tant de compétitions dans ma carrière, je sais ce que j'ai à faire sur la glace! J'aimerais aussi bien faire afin de gagner des places pour mon pays et permettre à de jeunes patineuses coréennes d'aller aux mondiaux et aux Jeux olympiques.»

L'ancienne protégée de Brian Orser, réputée pour son caractère, a obtenu 69,97 points et elle devance l'Italienne Carolina Kostner (66,86), la championne en titre, et la Japonaise Kanako Murakami (66,84). «Ce sont mes 11es championnats du monde et ils sont aussi difficiles que les premiers», a raconté Kostner,

Les favorites Ashley Wagner (5e), des États-Unis, Mao Asada (6e) et Akiko Suzuki (7e), du Japon, peuvent aussi en témoigner, mais elles sont encore à portée du podium puisque le programme libre compte pour les deux tiers du pointage final. Le programme court a par contre été fatal pour les Russes Alena Leonova et Elizaveta Tuktamysheva, respectivement 13e et 14e, ce qui pourrait bien priver l'une d'elles des Jeux l'an prochain...