Le Québec a remporté un premier titre aux Championnats nationaux de patinage artistique, mardi à Mississauga, quand le jeune Daniel-Olivier Boulanger-Trottier s'est imposé dans la catégorie masculine des novices.

«J'ai réussi le programme libre de ma vie, a raconté mercredi le patineur de Sainte-Anne-des-Plaines, encore sur un nuage. Je n'ai raté qu'un saut et je me sentais vraiment bien sur la patinoire. Je sais maintenant que je peux réussir de bons programmes longs en compétition et cela me procure une grande confiance pour la suite de ma carrière.»

L'entraîneur Yvan Desjardins ne tarit pas d'éloges à l'endroit de son jeune protégé. «C'est toujours lui qui donne l'exemple à notre club, à Rosemère. Il est le premier sur la glace et n'a jamais à être poussé pour répéter ses routines. Sa grande force, c'est sa technique, dans le programme court en particulier où il maîtrise bien tous les éléments.

«Réussir cinq triples sauts sur six, comme il l'a fait aux nationaux dans le programme long, est assez exceptionnel chez les novices. Daniel-Olivier a beaucoup grandi depuis deux ans et il a dû travailler très fort pour maintenir sa stabilité pendant les sauts. Mais le travail ne lui a jamais fait peur.»

Les parents du patineur souffrent de surdité et la famille communique grâce au langage des signes. «Ses parents sont toujours là pour l'encourager et lui est toujours là pour les aider, raconte Desjardins. Nous devons parfois expliquer des choses aux parents, pour préparer des compétitions, des voyages, et c'est lui qui traduit.

«Cette situation l'a aidé à acquérir le sens des responsabilités très tôt. Daniel-Olivier n'a que 16 ans, mais il démontre souvent la maturité d'un patineur senior.»

Le patineur raconte qu'il a découvert le sport à l'âge de cinq ans. «Un incendie nous avait chassés de la maison et nous avions dû vivre à l'hôtel. C'est là que j'ai vu pour la première fois une compétition masculine de patinage artistique et j'ai tout de suite dit à mes parents que c'est ce que je voulais faire. Ils n'ont pas voulu tout de suite, mais m'ont donné la permission un an plus tard.

«Ma mère a toujours été là pour m'encourager et me soutenir, mais mon père ne le fait vraiment que depuis un an environ. Sa présence est importante, car elle m'aide à avoir encore plus confiance en moi.»

Maintenant champion canadien, Daniel-Olivier va devoir travailler encore plus fort pour répéter ses succès au niveau supérieur. Le Canada a produit plusieurs champions du monde, dont le tenant du titre, le Torontois Patrick Chan, qui n'a encore que 22 ans.

«Je sais que la barre est haute, mais cela ne m'impressionne pas, a assuré le jeune patineur. Je sais que j'ai encore beaucoup de travail devant moi et que je devrai d'abord faire mes preuves chez les juniors, à compter de la saison prochaine. Je dois surtout améliorer la constance de mes sauts. Nous travaillons sur le triple Axel, que j'aimerais réussir bientôt en compétition, mais je dois aussi améliorer la maîtrise de tous mes autres triples sauts.»

Daniel-Olivier a la chance d'avoir son idole Shawn Sawyer comme chorégraphe. «Je l'ai toujours admiré et je tente de m'en inspirer. Shawn est vraiment un patineur complet, capable de réussir les sauts, mais aussi très artistique dans sa présentation. J'aimerais atteindre le même équilibre un jour sur la glace.»