Québec a revêtu ses plus beaux atours afin d'accueillir, dès jeudi, la crème des patineurs artistiques de la planète, au Pavillon de la jeunesse d'ExpoCité.

La finale des six compétitions du Grand Prix de l'Union internationale de patinage (ISU) regroupera jusqu'à dimanche les 78 athlètes les plus méritants de la saison, incluant ceux de la catégorie junior.

«La grande finale, c'est presque l'équivalent de Championnats du monde, en plus condensé et intense, a avancé, mercredi, le président de Patinage Canada, Benoît Lavoie. C'est comme si c'était le dernier groupe qui s'amenait sur la glace à des Mondiaux, dans chacune des épreuves.»

La finale du Grand Prix, dotée d'une bourse totale de 272 000 $ US, met en présence les six meilleurs patineurs tant chez les femmes que les hommes, qu'en couple et en danse, des plus grandes nations en patinage artistique - États-Unis, Russie, Canada, France, Japon et Chine.

«C'est réellement l'élite, a continué Lavoie. Tous ces athlètes vont se retrouver aux Championnats du monde en mars, à Nice, en France.»

À Québec, les principales têtes d'affiche canadiennes seront Patrick Chan, champion du monde en titre, ainsi que Tessa Virtue et Scott Moir, champions olympiques et vice-champions du monde en danse.

Meaghan Duhamel et Eric Radford, dans l'épreuve en couple, ainsi que Kaitlyn Weaver et Andrew Poje, en danse, sont les autres représentants de l'unifolié.

Place aux juniors

Jeudi, à l'occasion de la présentation des épreuves chez les juniors, les champions en devenir, Katherine Bobak et Ian Beharry seront les seuls Canadiens en action.

Bobak et Beharry, tous deux natifs de Guelph, en Ontario, ne patinent ensemble que depuis février. Le duo a remporté deux médailles cette saison sur le circuit du Grand Prix: une d'argent en Pologne et une d'or en Estonie, dernièrement.

«On a vite cliqué ensemble, je trouve ça plutôt amusant, a commenté Bobak, âgée de 17 ans. C'est facile de patiner avec Ian. La communication est excellente, nous sommes sur la même longueur d'ondes.»

Beharry, 20 ans, a ajouté que sa partenaire et lui peuvent sûrement aspirer à remporter une médaille à Québec.

Première en 10 ans

C'est la première fois depuis 2001 à Kitchener, en Ontario, que le Canada est l'hôte de la finale. Québec a organisé une des six étapes du Grand Prix en 2007 et Lavoie, qui est natif de Québec, tenait mordicus à ce que sa ville soit le théâtre d'un événement plus important.

Idéalement, il aurait voulu y tenir les Championnats du monde de 2013 dans un amphithéâtre tout neuf. Mais comme le «nouveau Colisée» ne sera pas érigé avant quelques années encore, les Mondiaux se dérouleront plutôt à London, en Ontario. Mais ce n'est que partie remise.

«J'aimerais qu'on tienne à Québec un événement d'envergure comme les Mondiaux au cours de mon passage à la présidence de Patinage Canada, dit-il. Je me croise les doigts. Ce serait la cerise sur le gâteau.»

Pour cette fois-ci, on a jugé préférable de présenter la finale au Pavillon de la jeunesse revampé, au lieu du Colisée Pepsi actuel désuet.

L'amphithéâtre d'une capacité d'environ 5000 places pour l'occasion devrait être rempli pour chacune des séances. La moitié des billets a été écoulée auprès de la communauté internationale, d'où les importantes retombées économiques estimées à 7 millions $ CAN.

Lavoie, ancien juge international, peut miser sur un bataillon de 200 bénévoles afin d'assurer le succès de la compétition.

«Les gens de l'ISU savent qu'en s'amenant à Québec, ils peuvent dormir en paix parce que l'organisation sera impeccable», a résumé le président de Patinage Canada.

Le président de l'ISU, Ottavio Cinquanta, est arrivé en ville et il assistera à toutes les épreuves.

«En 2007, la compétition du Grand Prix de Québec avait remporté la cote. Tout le monde avait hâte de revenir.»

Sur le plan sportif, l'Ontarien Chan et le Japonais Daisuke Takahashi, champion de 2010, se livreront une belle lutte.

En danse, les champions olympiques canadiens, Virtue et Moir, en découdront de nouveau avec les Américains Meryl Davis et Charlie White, champions du monde actuels. Les deux duos sont de grands rivaux, mais ils ont la particularité d'avoir le même groupe d'entraîneurs et de chorégraphes.

Chez les dames, on suivra avec intérêt la performance de la jeune prodige russe, Elizaveta Tuktamisheva, à un peu plus d'une semaine de célébrer son 15e anniversaire de naissance.