Joannie Rochette a poursuivi ce week-end à Skate Canada sa progression vers une médaille olympique aux Jeux de Vancouver.

Samedi soir, dans le programme libre, elle a parfaitement contrôlé sa technique et ses émotions pour réussir un programme de haut niveau.

Rochette s'est imposée facilement avec 182,90 points, loin devant l'Américaine Alissa Czisny (163,53) et la Finlandaise Laura Lepistö (158,52). Cette performance est la deuxième meilleure de la saison chez les femmes, derrière les 210,03 points de la Coréenne Yu-Na Kim à Paris.

Aucune patineuse québécoise n'a jamais été aussi forte à quelques mois d'un rendez-vous olympique. Samedi, Rochette n'a commis qu'une erreur, touchant la glace de la main à la réception d'un triple saut. Elle a aussi simplifié quelques sauts, mais a tout de même réussi plusieurs triples sauts et une combinaison triple, simple, double. En fait, elle a géré son programme avec l'assurance d'une championne.

«Je suis fière de m'être accrochée sur certains sauts, d'avoir évité les erreurs et de m'être battue jusqu'au bout, a-t-elle expliqué après sa victoire. Je sais que je peux faire beaucoup mieux, je l'ai fait en Chine récemment, quand j'ai réussi sept triples sauts. Mais j'ai fait ce que j'avais à faire pour gagner.»

Au contraire d'autres patineuses canadiennes qui souffraient devant leur public, Rochette a appris depuis quelques saisons à exceller au Canada. «Moi aussi, j'étais très nerveuse au début de ma carrière dans les compétitions disputées au Canada. Mais j'ai connu une bonne expérience aux Mondiaux de Calgary, en 2006, puis à Skate Canada et encore à la Coupe des Quatre Continents 2009 à Vancouver.

«Aujourd'hui, j'adore patiner au Canada. Le public m'aide à donner le meilleur de moi-même. Nous avons découvert la patinoire olympique l'hiver dernier, pour les Quatre Continents, mais je suis impatiente de retourner dans cet amphithéâtre avec l'ambiance des Jeux.»

Rochette et son entraîneur Manon Peron estiment que ses programmes peuvent encore progresser. «J'ai eu d'excellentes notes pour l'interprétation ce week-end, les meilleures de ma carrière, mais je peux encore faire mieux sur ce plan, assure la patineuse. Je devrai aussi améliorer les niveaux de difficulté de mes éléments, mettre plus d'énergie dans le programme. J'ai encore du travail à l'entraînement pour préparer la finale du Grand Prix, dans deux semaines au Japon, puis les championnats nationaux en janvier.»

Lacoste solide, Phaneuf inconsolable

Les deux autres patineuses québécoises engagées dans la compétition se sont classées sixième et septième. Mais si Amélie Lacoste (141,13 points) était heureuse de sa position, Cynthia Phaneuf (132,48) était littéralement inconsolable après un programme très difficile.

«Tout allait pourtant bien à l'entraînement et même dans le réchauffement, a expliqué l'ancienne championne canadienne. Quand j'ai raté le premier saut, je me suis mise à penser que je ne devais pas rater le deuxième. Quand je l'ai fait, j'ai complètement perdu la tête. C'est comme si une autre fille avait été dans mes patins. C'est tellement décevant parce que j'étais vraiment confiante de réussir un bon programme libre ici.»

Lacoste a chuté une fois, mais elle a surtout été incapable de placer la combinaison de sauts qui permet de marquer les meilleurs points. Sa sixième place lui permet néanmoins de faire mieux qu'au premier Grand Prix, le mois dernier à Moscou, alors qu'elle a pris la septième position.

«Mon total de points est un peu moins élevé qu'en Russie, mais je suis très contente de la façon que j'ai patiné, a-t-elle noté. J'étais plus confiante, beaucoup moins nerveuse aussi et je crois avoir offert une meilleure performance d'ensemble. Je vais maintenant devoir travailler sur ma vitesse et sur la maîtrise générale de mon programme.»

Lacoste et Phaneuf se disputeront la deuxième place au sein de l'équipe olympique à la mi-janvier, à London, dans des championnats canadiens qui s'annoncent très tendus.