L'organisation des Jeux olympiques continue de susciter des craintes : les habitants du canton du Valais ont voté non dimanche à 53,98 % à la candidature de Sion pour l'organisation des Jeux d'hiver de 2026.

Après le rejet du projet helvétique, il reste encore six villes candidates pour 2026 : Stockholm (Suède), Calgary (Canada), Graz (Autriche), un trio italien Cortina d'Ampezzo/Milan/Turin, Sapporo (Japon) et Erzurum (Turquie). Mais Sapporo pourrait renoncer pour privilégier une candidature pour 2030.

La ville hôte des JO 2026 sera désignée en septembre 2019 à Milan.

Alors que les derniers sondages laissaient entrevoir un scrutin soit très serré soit en défaveur du projet, les habitants du Valais avaient à se prononcer dimanche sur un crédit de 100 millions de francs suisses (près de 131 millions de dollars canadiens) apporté par leur canton, qui devait organiser une grande partie des épreuves.

Le non valaisan à 53,98 % met un terme définitif à la candidature suisse pour 2026.

L'association pour une candidature olympique suisse a indiqué regretter le refus par les citoyens valaisans d'un projet « qui aurait eu des retombées économiques et sociales importantes pour toutes les régions concernées et aurait permis à la Suisse de se positionner sur la scène internationale ».

Fin mai, le gouvernement suisse avait rappelé son soutien à la candidature, demandant au Parlement de garantir la somme de 994 millions de francs suisses (plus de 1,3 milliard de dollars canadiens) au projet olympique.

Sixième échec de Sion 

Il s'agit du sixième échec de Sion dans sa quête pour organiser les Jeux d'hiver. En 1999, finaliste et favorite, Sion avait pourtant été battue par Turin pour l'organisation des Jeux olympiques d'hiver de 2006.

La Suisse, qui héberge depuis 1915 le siège du CIO à Lausanne, a organisé deux fois les JO d'hiver (en 1928 et 1948) mais jamais les JO d'été.

Les opposants à la candidature valaisanne s'étaient fortement mobilisés, sous le slogan « Trois semaines de fête, 30 ans de dettes ».

Le comité de candidature avait de son côté fait appel à plusieurs sportifs emblématiques, dont le cycliste Fabian Cancellara ou la skieuse Dominique Gisin.

« Nous sommes heureux que le peuple valaisan se soit prononcé contre la tenue de Jeux olympiques en Suisse, ceci malgré la propagande massive des autorités et des promoteurs des joutes olympiques », a réagi la WWF dans un communiqué.

« Cette décision permettra d'économiser un milliard de francs de deniers publics, qui auraient disparu dans ce bref feu de paille », a ajouté l'ONG pour laquelle « l'espace alpin n'a pas besoin d'événements démesurés, mais d'une meilleure protection et d'un développement durable ».

Défections en série 

Le Comité international olympique (CIO), malgré une série de réformes, a fait face récemment à de nombreuses défections de villes initialement intéressées, à la suite de référendums populaires ou de décisions politiques, face à la crainte du coût des Jeux.

Récemment Budapest, Rome ou Hambourg ont renoncé à des candidatures pour les JO d'été. La station autrichienne d'Innsbruck (Autriche) a elle dit non à une candidature pour les JO d'hiver 2026, à la suite du refus de sa population.

En 2015, seules deux villes étaient candidates pour les JO d'hiver 2022, Almaty (Kazakhstan) et Pékin. La capitale chinoise, qui avait déjà organisé les JO d'été en 2008, a été désignée, devenant la première ville à recevoir à la fois les JO d'été et d'hiver.

« Le CIO a été plus actif que par le passé en expliquant de la façon la plus précise possible comment les réformes peuvent bénéficier aux organisateurs des Jeux », expliquait vendredi à l'AFP Christophe Dubi, directeur exécutif des Jeux au CIO, et fils d'un ancien hockeyeur sur glace suisse, ayant participé aux JO de Sapporo en 1972.

« C'est une réalité que les budgets des comités d'organisation des JO sont soit équilibrés soit excédentaires, comme pour les JO d'hiver 2018 de Pyoengchang qui ont dégagé un excédent. Il faut distinguer budget d'organisation et coût des équipements », ajoutait M. Dubi, estimant que les arguments des opposants aux JO de Sion étaient « populistes ».