Le comité international olympique (CIO) décidera le 5 décembre si la Russie pourra participer aux Jeux d'hiver de Pyeongchang.

La Russie fait face à une suspension pour l'ensemble des Jeux olympiques, du 9 au 25 février 2018 en Corée du Sud, comme sanction pour le dopage généralisé et appuyé par l'État lors des Jeux de Sotchi en 2014.

Le CIO a annoncé vendredi qu'une «décision concernant la participation des athlètes russes aux Jeux olympiques d'hiver de Pyeongchang de 2018 sera prise» par son comité exécutif lors de la journée d'ouverture de la réunion du 5 et 6 décembre à Lausanne.

Le président du CIO, Thomas Bach, devrait annoncer la décision lors d'une conférence de presse à 19h30, heure locale.

Bach a critiqué les dirigeants qui demandent l'interdiction totale de la participation des athlètes russes, alors que d'autres suggestions incluent la permission de participation de certains athlètes ayant respecté des critères antidopage plus sévères.

Le président russe, Vladimir Poutine, a affirmé qu'il serait «dégradant» pour les athlètes de participer aux Jeux d'hiver sous une bannière neutre et de se faire refuser leur drapeau national et leur hymne national.

C'est ce qui est arrivé en août lors des Championnats mondiaux d'athlétisme, quand des athlètes russes ont gagné des médailles malgré la suspension de la fédération russe par l'Association internationale des fédérations d'athlétisme à la suite d'un scandale de dopage.

Le conseil d'administration du CIO attend les rapports de deux commissions créées pour vérifier les preuves détaillées dans le rapport de l'enquêteur de l'Agence mondiale antidopage (AMA) Richard McLaren, l'an dernier, quelques semaines avant les Jeux olympiques de Rio.

Un comité mené par le membre du CIO Denis Oswald a accusé une trentaine d'athlètes russes d'infractions de dopage lors des Jeux de Sotchi. Des échantillons récoltés lors de ces jeux auraient été remplacés par des échantillons d'urine propre dans un laboratoire de l'AMA.

Six spécialistes du ski de fond, dont deux médaillés, ont déjà été disqualifiés par le comité d'Oswald et bannis à vie des Olympiques. Ils prévoient porter leur cause en appel devant le Tribunal arbitral du sport.

Un deuxième comité du CIO cherche à déterminer si les agences étatiques russes, incluant le ministère du Sport et le service de sécurité, ont été impliquées dans le programme de dopage. Cette commission d'enquête est dirigée par Samuel Schmid, un ancien président de la Suisse.

Le dossier de la Russie s'est compliqué cette semaine quand l'AMA a refusé de redonner sa licence à l'agence antidopage réformée russe.

Les autorités russes refusent d'admettre que l'État a conspiré lors des Jeux de Sotchi - une condition exigée par l'AMA.

«Il est clair qu'une reconnaissance inconditionnelle du rapport McLaren est impossible», a déclaré le membre russe du CIO Alexander Zhukov, jeudi, lors d'une réunion de l'AMA à Séoul, en Corée du Sud.

La Russie blâme les individus pour le dopage et souhaite voir le dénonciateur Grigory Rodchekov - ancien directeur des laboratoires de Moscou et Sotchi - être extradé des États-Unis. Rodchenkov fait partie d'un programme de protection de témoins après avoir fui pour les États-Unis. Il aurait dévoilé aux médias américains l'an dernier comment le système de dopage fonctionnait à Sotchi.