La candidature de Calgary aux Jeux d'Hiver 2026 reste soumise à beaucoup d'incertitudes financières et le conseil municipal attend des éclaircissements des responsables olympiques avant de s'engager.

Lundi, le conseil municipal a passé en revue les recommandations du groupe d'évaluation de la candidature de la ville de l'ouest canadien qui a déjà été l'hôte des épreuves hivernales des JO en 1988.

Si l'organisation des Jeux est «réalisable», le Comité d'évaluation de la candidature de Calgary (CBEC) a passé en revue toute une série de conditions préalables pour déterminer si «cette candidature de Calgary est prudente».

Le CBEC avait estimé il y a une semaine qu'il manquait environ 1,2 milliard de dollars pour équilibrer le budget prévisionnel d'une organisation des Jeux, et se reposait sur une aide des pouvoirs publics.

Le CBEC a lundi estimé que la facture de 4,6 milliards de dollars pourrait être allégée avec l'aide du Comité international olympique (CIO) et la reconnaissance de son président Thomas Bach que la charge était souvent trop lourde pour les villes.

Quand de moins en moins de villes sont prêtes à franchir le pas, Thomas Bach a reconnu en mai que «la procédure de candidature est (...) devenue trop onéreuse pour les villes candidates potentielles».

Le CIO a assuré au CBEC que le budget initial n'avait pas pris en compte «la nouvelle approche dans l'organisation des Jeux» et qu'en «affinant le calendrier opérationnel, il existe des opportunités pour de significatives économies».

Avec cet encouragement, le CBEC croit que la facture finale pourrait être réduite pour les contribuables canadiens.

En revanche, les gouvernements fédéral et provincial devront nécessairement participer au financement car «la ville à une capacité d'endettement limitée et il serait difficile pour la Ville d'engager une dette additionnelle à l'égard des Jeux».

Lors du débat public lundi, les conseillers municipaux de Calgary ont manifesté leur réticence à s'engager sur une candidature sans avoir toutes les clés nécessaires.

«Il n'est absolument pas question de dire «oui» (lundi), il y a bien trop d'incertitudes et nous avons besoin d'avoir un meilleur aperçu» du dossier, a résumé le conseiller Andre Chabot.

Outre Calgary, les villes de Sion (Suisse), Innsbruck (Autriche) et Stockholm (Suède) ont manifesté leur intérêt pour le rendez-vous olympique de 2026.

Patience 

Calgary a été encouragée à attendre de recevoir plus d'informations de la part du Comité international olympique avant de décider si elle soumettra sa candidature pour l'obtention des Jeux d'hiver de 2026.

Les 17 membres d'un groupe de réflexion ont conclu que la ville qui a accueilli les Jeux olympiques d'hiver de 1988 pourrait à nouveau le faire. Ils ont toutefois recommandé aux responsables de prendre encore un peu de temps pour déterminer s'il s'agit d'une bonne idée ou non.

Le comité de candidature souhaite obtenir plus de détails du CIO au sujet de l'appui fourni pour réduire les coûts opérationnels et des exigences pour la ville hôtesse.

Quand le comité a été formé, on s'attendait à ce qu'une décision soit prise au plus tard en septembre. Cependant, le CIO a prolongé la période de candidature et la ville a un an de plus pour prendre sa décision.

Le président du comité, Rick Hanson, a indiqué aux conseillers municipaux qu'il serait prudent de profiter du prolongement de la période de candidature pour obtenir un maximum d'informations.

«Nous ne croyons pas qu'il est nécessaire de se presser à prendre une décision ou à faire une recommandation sans avoir tous les faits en notre possession», a affirmé Hanson lors d'une discussion sur la candidature à l'hôtel de ville, lundi.

«Et parfois, il y a des points ou des faits qui sont mentionnés très tard dans le processus.»

Le mois dernier, le groupe de réflexion sur la candidature avait indiqué au conseil municipal que la facture des Jeux de 2026 serait d'environ 4,6 milliards $. Il a ajouté que les Jeux allaient générer près de la moitié des revenus et qu'il manquerait 2,4 milliards $ à dénicher ailleurs pour équilibrer le budget.

Les Jeux olympiques d'hiver de 2010, présentés à Vancouver et Whistler, ont coûté 7,7 milliards $.

La facture est plus basse pour Calgary puisque la ville pourrait réutiliser une partie des installations construites pour les Jeux de 1988.

Sion, en Suisse, et Innsbruck, en Autriche, font partie des rivales potentielles de Calgary pour l'obtention des Jeux de 2026.