Le dopage, qui continue de polluer rétroactivement les palmarès des Jeux olympiques de Pékin et Londres, sera encore au centre des débats de la Commission exécutive du CIO de mardi à jeudi à Lausanne, avant la publication vendredi de la version finale du rapport McLaren sur la Russie.

«Le CIO souhaite un système de lutte antidopage plus robuste et plus efficace, offrant plus de transparence»: cet appel de Thomas Bach, président du CIO, remonte au 2 août dernier, juste avant l'ouverture des Jeux de Rio.

Quatre mois plus tard, le chantier a bien été ouvert, notamment en octobre lors d'un Sommet olympique, mais il risque d'être très long. Ainsi la mise en place, sous l'égide de l'Agence mondiale antidopage (AMA), d'une entité indépendante chargée de réaliser les contrôles à la place des fédérations internationales n'en est pour le moment qu'au stade de projet.

«Un point sera dressé mardi sur l'ensemble des projets de réformes de la lutte antidopage et sur ce qui est ressorti notamment à l'issue du Conseil de fondation de l'AMA qui s'est tenu fin novembre», explique une porte-parole du CIO.

Mercredi, c'est le directeur médical du CIO, Richard Budgett, qui viendra donner des détails sur le programme de réanalyses des échantillons prélevés à Pékin-2008 et Londres-2012.

Pour le moment, sur les 1243 échantillons réanalysés, grâce à des méthodes scientifiques plus performantes, 103 cas de dopage ont été identifiés rétroactivement.

Quarante-huit concernent l'haltérophilie et 43 l'athlétisme, dont de nombreux médaillés, selon les chiffres du CIO. Et quatre pays (Russie, Belarus, Ukraine, Kazakstan) représentent 66 des 103 cas.

Mais ces résultats «soulèvent beaucoup d'interrogations sur qui a décidé des tests, des sports et des pays concernés et quels étaient les critères de sélection», réagissait récemment le directeur de la Fédération internationale d'haltérophilie (IWF) Attila Adamfi, dans un entretien à l'AFP, se faisant l'écho de plusieurs autres fédérations.

Réattribution des médailles

Face à ces interrogations, «M. Budgett viendra expliquer combien de tests ont été réalisés et quels ont été les sports et les pays ciblés», précise la porte-parole du CIO.

Les règles de réattribution des médailles seront également discutées mercredi par la Commission exécutive; cela se «se fera au cas par cas», selon le CIO.

Thomas Bach viendra lui s'exprimer jeudi à 14h devant la presse et ce à la veille de la publication très attendue de la version finale du rapport McLaren.

Ce rapport, commandé par l'AMA à la suite des révélations de l'ancien patron du laboratoire antidopage de Moscou à la presse américaine, avait dévoilé les rouages du «système de dopage d'État» mis en place en Russie de 2001 à 2015.

La publication de la première partie du rapport, le 18 juillet, avait conduit à l'exclusion de plus d'une centaine de sportifs russes des Jeux de Rio.

Le président allemand du CIO, critiqué pour un présumé manque de fermeté vis-à-vis de la Russie, avait lui-même vilipendé l'AMA pour le timing de la publication de cette première partie du rapport, juste avant l'ouverture des Jeux.

Entre deux tranches de dopage, le gouvernement olympique entendra mardi après-midi Frankie Fredericks, président de la commission d'évaluation du CIO, sur le processus de candidature pour les JO de 2024 pour lesquels trois villes restent en course: Budapest, Los Angeles et Paris.