Le refus de la Russie d'admettre que le pays finançait un programme de dopage a été dénoncé par l'Agence mondiale antidopage, dimanche.

Le sport russe va difficilement regagner la confiance du monde du sport si ses leaders persistent à faire la sourde oreille aux révélations qui ont dévoilé de la corruption bien enracinée, avertit l'AMA.

Cela dans un contexte où le 9 décembre, l'enquêteur Richard McLaren va déposer son rapport final sur le dopage financé par Moscou.

« Le rapport définitif sera publié le 9 décembre », a expliqué Olivier Niggli lors du Conseil de fondation de l'AMA réuni à Glasgow, soit après la commission exécutive du Comité international olympique (CIO) programmée du 6 au 8 décembre à Lausanne (Suisse).

La première partie du rapport McLaren, publiée le 18 juillet, avait conduit à l'exclusion de 118 sportifs russes des Jeux de Rio.

Ce rapport, commandé par l'AMA à la suite des révélations de l'ancien patron du laboratoire antidopage de Moscou à la presse américaine, avait dévoilé les rouages du « système de dopage d'État » mis en place en Russie de 2001 à 2015, sous la supervision des autorités russes et avec l'aide des services secrets.

Le juriste canadien avait ainsi mis en évidence que les laboratoires de Moscou et de Sotchi, durant les Jeux d'hiver de 2014, avaient protégé les sportifs russes qui avaient eu recours au dopage.

Vitaly Smirnov, ancien ministre du sport soviétique, maintenant responsable des efforts russes pour contrer le dopage, a déclaré que la Russie n'a jamais eu de système de dopage alimenté par l'État.

« Ils doivent accepter ce qu'on trouve dans le rapport McLaren, car ce sont des faits, répond Rob Koehler, directeur général adjoint de l'AMA. Peuvent-ils aller de l'avant ? Nous avons dit dès le départ qu'il est essentiel d'avoir un changement de culture. Un élément nécessaire pour ça est d'admettre certains faits. »

Koehler a critiqué le sous-ministre de la Russie, Vitaly Mutko, pour avoir avancé que le rapport McLaren était « falsifié », et pour avoir menacé de poursuites ceux qui aident les enquêteurs.

En 2015, les instances russes de lutte au dopage ont été déclarées non conformes quand Dick Pound, un ancien président de l'AMA, a dévoilé de la tricherie à grande échelle en athlétisme, ce qui a mené l'IAAF à bannir les Russes de ses compétitions.

« Les problèmes sont récurrents », a dit Koehler, mentionnant que des fédérations internationales se sont vues refuser l'accès à des sites d'entraînement et à un laboratoire à Moscou, alors qu'elles voulaient obtenir des échantillons.

Par ailleurs, l'AMA aura Craig Reedie comme président pour au moins trois ans de plus, l'Écossais de 75 ans ayant été réélu sans opposition.