En autant que les élus municipaux sont concernés, la candidature de Rome à l'obtention des Jeux olympiques d'été de 2024 est chose du passé.

Le conseil municipal a voté en faveur du retrait de la candidature romaine, jeudi, une semaine après que la mairesse, Virginia Raggi, l'eut elle-même rejetée, soulevant d'importantes inquiétudes au sujet des coûts.

La motion a facilement été entérinée - 30 voix contre 12 -. Le parti de Raggi, le Mouvement Cinq Étoiles, détient une majorité de sièges au conseil: 29 sur 48. Ses 29 conseillers ont voté en faveur du rejet de la candidature. Elle a reçu l'appui d'un conseiller de l'opposition, tandis que six membres étaient absents au moment du scrutin.

Raggi a indiqué qu'il aurait été «irresponsable de présenter une candidature».

Ce retrait de Rome fait en sorte que seules trois villes demuerent dans la course: Los Angeles, Paris et Budapest. Le Comité international olympique (CIO) attribuera les JO 2024 en septembre 2017.

Le Comité olympique italien (CONI) et le président de la candidature romaine espèrent toujours pouvroir raviver la candiature de la capitale, peut-être en éjectant Raggi du pouvoir. Giovanni Malago, président du CONI, a indiqué qu'une décision finale sera prise à la suite d'une rencontre prévue avec le président du CIO, Thomas Bach, mardi prochain. Bach doit se rendre à Rome pour une conférence sur le sport et la foi, tenue au Vatican.

C'est la deuxième fois en quatre ans qu'une candidature de Rome est rejetée. En 2012, le premier ministre de l'époque, Mario Monti, avait rejeté la candidature de la ville à l'obtention des Jeux de 2020 aussi en raison d'inquiétudes financières.

La présente candidature romaine avait été entérinée par 38 voix contre six sous l'ancienne administration du maire Ignazio Marino. Elle avait obtenu un fort appui du premier ministre Matteo Renzi. Ce dernier a accepté le présent verdict, tout en ajoutant que Rome «a certainement fait mauvaise impression sur la scène internationale».

Ce qui le surprend le plus, «ce n'est pas que cette décision soit prise, mais plutôt qu'on dise que d'organiser les Jeux ne soit pas une bonne affaire», précisant que «des milliers d'emplois seront perdus à la suite de ce retrait».

Raggi craignait une flambée des coûts alors que la ville peine à ramasser ses déchets ou à payer pour d'autres services publics de base.

Ce retrait de Rome est un autre signal envoyé au CIO pour lui dire qu'il encore beaucoup de travail à faire pour convaincre les villes que d'accueillir les Jeux est un avantage, pas un fardeau. Plus tôt jeudi, un panel municipal de Tokyo a laissé entendre que les JO de 2020 pourraient coûter plus de 30 milliards $ US à organiser, soit plus de quatre fois l'estimation initiale.

Les électeurs de Hambourg, en Allemagne, avaient aussi rejeté la candidature en vue des JO 2024 par référendum. Boston s'est l'an dernier retirée en vertu d'un manque d'appui public et politique.

Quatre villes s'étaient aussi retirées de la course à l'obtention des Jeux d'hiver de 2022 - Stockholm (Suède), Oslo (Norvège), Lviv (Ukraine) et Cracovie (Pologne) - pour des raisons politiques et économiques. D'autres candidatures ont été rejetées plus tôt dans le processus, si bien que finalement, Pékin a devancé Almaty, au Kazakhstan.