En 1976, la gymnaste Nadia Comaneci a conquis le coeur de tous les Montréalais en réussissant une note parfaite aux Jeux olympiques. Quarante ans plus tard, sa magie et son charme opèrent toujours autant.

On a pu le constater assez rapidement lorsqu'elle est arrivée au Parc olympique hier matin, pour visiter l'exposition Souvenirs de 1976, qui retrace les moments forts des Jeux de Montréal. Il fallait voir tous ces curieux dégainer leur téléphone cellulaire afin de prendre quelques images de l'ancienne athlète, qui se prêtait justement à une séance photo improvisée avec les représentants des médias.

« Nous vivons dans un monde où les gens ne se souviennent pas de ce qui est arrivé l'année dernière, ou de qui a gagné aux Jeux il y a quatre ans. Le fait d'être perçue comme quelqu'un qui a réussi quelque chose dont on se souvient, c'est vraiment merveilleux », s'est-elle réjouie.

Accompagnée de son mari Bart Conner, lui-même gymnaste pour l'équipe des États-Unis aux Jeux de 1976, et de leur fils Dylan, Comaneci s'est dite émue et honorée de ces témoignages d'affection de la part du public qui n'ont jamais cessé depuis quatre décennies.

« Je sais qu'après les Jeux de 1976, plusieurs filles du Canada ont été baptisées en mon honneur. Quand je rencontre [une femme] qui est près de la cinquantaine, je sais pourquoi elle a été nommée ainsi », a-t-elle lancé en riant.

« JE N'ÉTAIS QU'UNE ENFANT »

Ce n'est pas la première fois que Comaneci est de retour dans la métropole depuis les Jeux. Elle y a même vécu environ un an et demi, à la fin des années 80, alors qu'elle demeurait avec des amis roumains non loin du Stade olympique.

Et si Comaneci a eu un impact notable sur Montréal, l'inverse est tout aussi vrai. La championne, qui n'avait que 14 ans lorsqu'elle a réussi son exploit, a cependant mis quelques années avant de saisir à quel point sa performance avait changé sa vie.

« On dirait que ça s'est passé dans une autre vie pour moi, quand je me regarde à 14 ans, a-t-elle expliqué. Je ne comprenais pas ce qui se passait à ce moment, car j'étais trop jeune. »

PHOTO PIERRE McCANN, ARCHIVES LA PRESSE

En 1976, la gymnaste Nadia Comaneci a conquis le cœur de tous les Montréalais en réussissant une note parfaite aux Jeux olympiques. 

« Quand j'avais 14 ans, je n'avais aucune pression, car je n'étais qu'une enfant et je ne comprenais pas toute l'attention, a-t-elle ajouté. Quand je suis allée aux Jeux de Moscou [en 1980], je sentais la pression, car j'étais une adulte. Je comprenais que j'étais une ex-championne olympique et que je devais défendre mon titre. »

LE MALAISE DU DOPAGE

Comaneci se rendra au Brésil au début du mois d'août en vue des Jeux de Rio. Sans surprise, on lui a demandé ses impressions quant à une éventuelle disqualification de la Russie en raison du scandale de dopage qui éclabousse le pays et ses athlètes.

Visiblement mal à l'aise, elle n'a pas voulu se prononcer, sous prétexte qu'elle ne détenait pas suffisamment d'information sur le sujet. Elle a néanmoins dit souhaiter qu'aucun incident relatif au dopage ne vienne assombrir cette édition des Jeux, qui débutera le 5 août.

« Tout le monde doit composer avec [le dopage]. C'est un problème réel. Nous voulons voir du sport et des athlètes propres », s'est-elle contentée de dire.