Les autorités américaines ont déclenché une enquête portant sur les allégations à l'effet que des dizaines d'athlètes russes auraient participé à un vaste programme de dopage commandité par l'État, a rapporté The New York Times.

Deux sources non-identifiées ont confirmé le déclenchement de l'enquête au Times, mais elles ont requis l'anonymat puisqu'elles n'ont pas obtenu l'autorisation de discuter publiquement de l'enjeu.

Le Times a précisé que l'enquête sera supervisée par le bureau du procureur général des États-Unis à Brooklyn, et qu'elle portera sur les athlètes, les membres du gouvernement russe, les dirigeants de l'Agence antidopage russe (RUSADA) ainsi que sur les gens qui auraient pu avoir bénéficié de ce stratagème hautement élaboré.

Un représentant de la justice au fait de l'enquête a confirmé à l'Associated Press que le FBI avait bel et bien ouvert une enquête sur le scandale de dopage en Russie, sans donner plus de détails.

Il n'avait pas la permission de discuter de l'enquête, et en conséquence il a requis l'anonymat. Les enquêteurs proviennent de la même équipe qui a enquêté sur le scandale de la corruption à la FIFA, une enquête qui est également supervisée par les procureurs de Brooklyn.

Le bureau de Brooklyn n'a cependant pas donné suite aux messages laissés par l'Associated Press. Un porte-parole du département de la Justice des États-Unis a refusé d'émettre des commentaires.

La semaine dernière, Grigory Rodchenkov, l'ex-directeur du laboratoire antidopage russe qui habite maintenant à Los Angeles, a mentionné au New York Times qu'il avait remplacé des échantillons d'urine souillés par d'autres propres pour les athlètes qui auraient été identifiés par le gouvernement russe comme étant des participants au vaste programme de dopage commandité par l'État.

L'émission 60 Minutes a aussi réalisé un entretien la semaine dernière avec un dénonciateur qui avait envoyé plus de 200 courriels et 50 lettres à propos du dopage en Russie à l'Agence mondiale antidopage (AMA), mais à qui on avait répondu que l'agence n'avait pas les pouvoirs pour déclencher une enquête dans le pays. Le réseau CBS a ensuite ajouté que le FBI étudiait les allégations portant sur le dopage en Russie.

Le ministre des Sports russe Vitaly Mutko a reconnu dans le quotidien britannique The Sunday Times, dimanche, que «de graves erreurs ont été commises par l'état-major de la fédération, ainsi que par les athlètes et les entraîneurs qui n'ont pas respecté les règles antidopage et qui ont négligé le principe de l'esprit sportif».

M. Mutko n'a cependant pas admis l'implication du gouvernement russe dans le dopage, un point central de l'enquête de l'AMA et des récentes allégations concernant les échantillons d'urine qui auraient été inter-changés aux Jeux olympiques de Sotchi.

La Russie saura le 17 juin si sa fédération a respecté les critères de la réforme pour revenir à la compétition à temps pour les Jeux olympiques de Rio de Janeiro.