Le Canada aura l'objectif de terminer parmi les 12 premières nations au classement des médailles aux Jeux de Rio en 2016. Mais contrairement aux derniers JO, il a les moyens de ses ambitions.

Aux Jeux de Londres en 2012, les Canadiens visaient aussi un top-12, mais avaient obtenu leur plus maigre récolte de médailles d'or depuis ceux de Montréal en 1976.

La trampoliniste Rosie MacLennan avait évité le pire pour le Canada en étant la seule à monter sur la plus haute marche du podium au cours de la quinzaine olympique. La délégation canadienne avait terminé au 36e rang du tableau des médailles avec un total de 18, soit autant qu'il y a huit ans à Pékin.

Depuis 1984, les Olympiens canadiens avaient toujours ramené au moins trois médailles d'or au pays. Ce minimum avait d'ailleurs été atteint au cours des quatre Jeux olympiques précédents, soient ceux de 1996 à 2008 inclusivement.

Dans ce contexte, il serait donc étonnant que le Canada ne puisse retrouver le top-12 mondial à Rio. D'autant plus que de nombreux athlètes arrivent à maturité.

La meilleure récolte de l'histoire à Toronto

Un bon indicateur de cette émergence a été le deuxième rang du Canada aux Jeux panaméricains de Toronto l'été dernier, avec un total 217 médailles, dont 78 d'or.

Le président déchu du Comité olympique canadien, Marcel Aubut, le chef de mission du Canada, Curt Harnett, et l'équipe de 717 athlètes pouvaient d'ailleurs se vanter de la meilleure récolte de médailles de l'histoire du sport canadien aux Jeux panaméricains.

«Les podiums se sont enchaînés en route vers une place au sein du top-2 au tableau des médailles, a dit Harnett. Comme un parent, je ne pourrais être plus fier de chacun des athlètes de l'équipe canadienne. Ils ont livré la marchandise.»

Le Canada comptait non seulement sur sa plus importante délégation dans la ville reine, mais également sur sa meilleure. Pour se hisser au deuxième rang, l'équipe avait notamment pu se fier sur la plongeuse Jennifer Abel, le nageur Ryan Cochrane, le décathlonien Damien Warner et le kayakiste Adam van Koeverden.

Ellie Black sera également à surveiller, elle qui a été l'athlète canadienne la plus décorée des Panam avec une récolte de cinq médailles en gymnastique artistique.

Évidemment, certains pays n'ont pas envoyé leurs meilleurs athlètes à Toronto. La délégation américaine, qui a terminé au sommet du classement avec 265 médailles, dont 103 d'or, était principalement représentée par son équipe B. Pour sa part, la Jamaïque était privée de ses meilleurs sprinters, incluant le légendaire Usain Bolt.

De Grasse, le digne héritier de Surin

En 2015, les Canadiens ont assisté à la naissance d'une nouvelle sensation du sprint, Andre De Grasse.

L'athlète de Markham a multiplié les performances sensationnelles cette année, balayant les épreuves de 100 et 200 mètres sur le circuit universitaire de la NCAA, puis de nouveau lors des Jeux panaméricains de Toronto.

De Grasse en a rajouté en août en remportant une médaille de bronze sur 100 mètres aux Championnats du monde  d'athlétisme à Pékin. Il se mesurait alors aux meilleurs sprinteurs de la planète; Bolt ainsi que les Américains Justin Gatlin et Trayvon Bromell, notamment.

L'exploit est d'autant plus remarquable qu'il n'a que 20 ans, qu'il n'en est qu'à sa troisième année à titre de sprinter et qu'il est devenu le premier Canadien à gagner une médaille - et même à participer à une finale dans l'épreuve reine de l'athlétisme - depuis l'argent de Bruny Surin en 1999.

«L'avenir est prometteur, a déclaré De Grasse. Je suis impatient à l'an prochain et de voir à quel genre d'entraînement je vais me soumettre. Je ne peux que devenir plus fort à compter de maintenant. Ce n'est que ma troisième année en athlétisme, et de me retrouver sur le podium avec ces gars, c'est incroyable.»

Scandale par-dessus scandale

Depuis l'annonce de l'octroi des Jeux olympiques d'été à Rio de Janeiro en 2009, le Brésil n'a jamais cessé de défrayer les manchettes en raison des scandales qui le secouent.

À moins de huit mois des jeux, le pays sud-américain est aux prises avec une sévère récession, des procédures de destitution visant la présidente Dilma Rousseff, ainsi qu'un énorme scandale de corruption au sein de la pétrolière Petrobras, une compagnie d'État.

Un haut dirigeant du Comité international olympique a d'ailleurs déclaré au début du mois de décembre que les crises politique et économique qui sévissent au Brésil vont «inévitablement» affecter les jeux, au moment même où les organisateurs brésiliens assurent que les préparatifs respectent les échéanciers.

En plus de cela, le comité organisateur doit travailler d'arrache-pied pour convaincre la planète de la qualité de l'eau à Rio. Une analyse effectuée récemment sur les sites des compétitions olympiques et paralympiques a révélé des niveaux élevés de virus et de bactéries provenant des eaux usées.

Ces résultats ont alarmé les experts internationaux et consterné les athlètes s'entraînant à Rio, dont certains ont déjà souffert de fièvre, de vomissements et de diarrhée.

Les fédérations sportives de la planète s'abreuveront-elles des belles paroles du comité organisateur? Rien n'est moins sûr.