Le Comité international olympique a de nouveau appelé vendredi à un transfert vers l'Agence mondiale antidopage (AMA) des contrôles antidopage jusque là assurés par les fédérations et a proposé de confier au Tribunal arbitral du sport (TAS) le soin de prononcer les sanctions initiales.

«Une direction chargée des contrôles et des résultats devrait être instituée au sein de l'AMA et être indépendante des fonctions de surveillance», a appelé de ses voeux Thomas Bach, président du CIO, vendredi à Prague, lors de l'assemblée générale des comités olympiques européens.

En octobre, le CIO, en application d'une des recommandations de l'Agenda 2020, adopté en décembre 2014, avait déjà demandé à l'AMA «d'envisager de prendre la responsabilité des contrôles» afin de rendre le processus de contrôle antidopage «indépendant des organisations sportives».

L'étude de cette proposition est déjà menée par un groupe de travail de l'AMA, a précisé M. Bach.

M. Bach a également appelé vendredi les organisations sportives «à transférer à l'AMA leur système de contrôle antidopage» ainsi que «les ressources financières initialement disponibles à leur niveau».

De plus, le président du CIO a appelé vendredi à ce que «les sanctions soient prononcées par le Tribunal arbitral du sport (TAS)» alors qu'elles le sont actuellement par les fédérations elles-mêmes.

«De cette façon, le système de sanctions serait centralisé, moins coûteux et conduirait à une harmonisation entre tous les sports et les pays», a-t-il expliqué. Le droit de faire appel contre les sanctions initiales «devant une chambre différente du TAS serait totalement maintenu et garanti», a précisé M. Bach.

Pour le secrétaire général du TAS, le Suisse Matthieu Reeb, cette proposition est «essentielle en vue d'une application plus harmonieuse des règles antidopage partout dans le monde».

«Elle offrirait un nouveau défi à la mesure du Tribunal arbitral du sport, qui aurait ainsi l'occasion de renforcer encore davantage son rôle de Cour Suprême du sport mondial», a ajouté M. Reeb, interrogé par l'AFP.

Cette nouvelle attribution «constituerait l'évolution la plus marquante de ces dix dernières années pour le TAS», a-t-il ajouté, soulignant cependant que «pour l'heure, il ne s'agit toutefois que d'une proposition. Il y aura de nombreuses étapes à franchir avant d'arriver au but, à commencer par la modification du Code mondial antidopage».